Canari

Présentation générale de l’espèce :

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source : http://pixabay.com
Nom courant Canari ou Serin des Canaries
Nom latin Serinus canaria
Famille Fringillidae

canari

  • Origine historique et géographique : Cet oiseau provient des îles Canaries et y a été domestiqué dès le Moyen-Age. C’est aujourd’hui encore une espèce populaire, particulièrement en raison de son chant mélodieux.
  • Aspect et variations : Le canari est un oiseau de petite taille possédant un bec robuste et des pattes fines. Si sa couleur sauvage est brune et jaune, de nombreuses variations de couleurs et de types de plumes ont aujourd’hui été sélectionnées par l’Homme. On peut citer notamment la célèbre couleur jaune, mais il existe aussi des spécimens de teinte rouge, saumon, blanc, noir, …
  • Format et poids moyen : 11-18 cm de long pour 12-30 g.
  • Sexage et dimorphisme sexuel : Chez le canari, le dimorphisme sexuel est très subtil. Le plus simple est d’observer le comportement des oiseaux : les mâles émettent un chant rythmique et mélodieux, tandis que les femelles ont tendance à émettre des vocalises moins ordonnées. Il est aussi possible pour les connaisseurs de reconnaitre le sexe de l’oiseau par observation de sa région cloacale (le cloaque du mâle étant plus proéminent et saillant que celui de la femelle). Enfin, un sexage par analyse ADN est réalisable à partir d’une plume de l’animal.
  • Longévité : 5-9 ans.
  • Régime alimentaire : Essentiellement granivore, même si le canari se nourrit aussi d’insectes, de fruits et de végétaux occasionnellement.

Comportement :

  • Comportement général : Le canari est une espèce diurne, peu exigeante en matière de soins.
  • Interactions avec les congénères : Il est possible d’élever un individu seul, un couple composé d’un mâle et d’une femelle ou plusieurs femelles ensemble. Il est déconseillé de mettre plusieurs mâles en contact ou même à portée visuelle/auditive, cela pouvant déclencher un stress intense chez les individus voire des agressions.
  • Interactions avec l’humain : Si le canari s’habitue rapidement à la présence de son propriétaire, il reste d’un naturel peureux et peu sociable et n’apprécie pas les manipulations. Les interactions avec cet animal seront limitées à des observations mais cette espèce peut très bien être adaptée aux familles possédant des enfants.

Reproduction :

Mode et période de reproduction Hiver-printemps, ovipare
Age de la maturité sexuelle 5-8 mois
Durée de l’incubation 12-14 jours
Nombre d’œufs par ponte 4-7
Age au sevrage 11-17 jours
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Un canari de teinte rouge (source : http://pixabay.com)

Manipulations et contention :

  • Les manœuvres de contention sont des gestes stressants chez les oiseaux, particulièrement chez les spécimens non habitués. Elles sont donc à limiter absolument. Le canari est une espèce peu sociable qui tolère particulièrement mal les manipulations. En dernier recours, il est possible de saisir délicatement le corps de l’oiseau d’une main, en veillant à englober ses ailes pour limiter tout risque de blessure.

Habitat et conditions d’entretien :

  • Type d’habitat : Plusieurs options existent pour l’habitat des canaris en captivité :
    • La solution la plus couramment choisie est l’utilisation d’une cage placée en intérieur. Celle-ci doit posséder des barreaux métalliques non toxiques (le zinc et le plomb sont à proscrire dans leur composition) et un socle en plastique comportant un tiroir pour un nettoyage facile. Si possible, l’habitat doit s’étendre plus en longueur qu’en hauteur pour favoriser le vol.
    • Une autre alternative consiste en l’utilisation d’une volière, placée en intérieur ou en extérieur. Cette solution est particulièrement intéressante dans le cas de groupes importants d’oiseaux. Une volière extérieure doit toujours être reliée à un abri isolé thermiquement, comportant un chauffage ainsi qu’une lumière artificielle au moins pendant la saison froide. La mise en place d’une double porte ménageant un sas à l’entrée de l’habitat est indispensable pour éviter la fuite des oiseaux.
  • Dimensions minimales : Une cage faisant au minimum 60 cm de longueur, 35 cm de largeur et 40 cm de hauteur est requise pour un couple de canaris. L’idéal est bien entendu de proposer le maximum d’espace possible à l’oiseau, notamment pour favoriser l’exercice du vol.
  • Emplacement du logement :
    • Dans le cas d’un habitat placé en intérieur, un environnement calme, tempéré, non poussiéreux à l’abri des courants d’air et des rayons directs du soleil est nécessaire. Les cages entièrement grillagées doivent être placées dans un coin d’une pièce pour offrir une certaine protection à l’animal. De plus, les oiseaux étant très sensibles aux molécules toxiques, ils ne doivent pas être exposés à la fumée de cigarette, aux aérosols ou aux vapeurs de cuisine (particulièrement si des ustensiles en Teflon sont utilisés).
    • Une volière extérieure doit être placée dans un endroit calme, éloigné des routes passantes et des lampadaires. Il est intéressant de la placer sous quelques arbres afin de la protéger du vent et de lui fournir de l’ombre.
  • Substrat :
    • L’utilisation de papier journal placé dans le fond de la cage est idéal: il constitue un substrat bon marché, hygiénique et facile à nettoyer.
    • Dans le cas d’une volière extérieure, un sol en béton nettoyé régulièrement permet d’obtenir un support hygiénique et non dangereux pour l’animal.
    • Dans tous les cas, il est indispensable d’éviter les copeaux de bois, pouvant prédisposer l’oiseau à des troubles respiratoires. La litière de rafle de maïs est aussi à proscrire, les canaris finissant souvent par l’ingérer. Enfin, le sable et le « grit » (concassé de coquilles de mollusques et d’éléments minéraux) ne sont pas des substrats recommandés.
  • Hygiène et nettoyage de l’environnement : Un nettoyage quotidien du substrat souillé ainsi que de l’alimentation et de l’eau (boisson et bain) doit être réalisé. Un nettoyage complet de la cage ainsi que des accessoires doit être réalisé une fois par semaine environ, à l’eau chaude et au savon.
  • Enrichissement de l’habitat :
    • L’oiseau doit avoir accès à de multiples perchoirs. Ceux-ci doivent être placés en différents points de la cage, en faisant varier leur hauteur. Il est aussi intéressant de proposer des supports de diamètres, de formes et de matériaux différents (bois, plastique, …) pour favoriser l’exercice des doigts de l’animal. L’utilisation de branches naturelles de forme irrégulière est idéale. Il convient d’éviter de placer des perchoirs au-dessus des récipients d’eau et de nourriture pour prévenir les souillures.
    • Plusieurs points d’eau et de nourriture doivent être disponibles. Leur nombre doit être au moins égal au nombre d’oiseaux présents.
    • Le canari appréciant particulièrement prendre des bains, une coupelle d’eau doit être disponible. Elle doit être placée loin de l’alimentation pour éviter les souillures, et l’eau doit être changée quotidiennement.
    • En extérieur, il est intéressant de placer des plantes dans la volière pour apporter un enrichissement à l’oiseau et un côté plus esthétique à son habitat. Il est possible d’utiliser une multitude de végétaux comme des buissons (cyprès, lavande, lilas, clématite, églantier, sureau, aubépine, …), des plantes grimpantes (vigne, haricot, gesse, courge, …) ou encore des plantes aromatiques (herbe à chat, saponaire, …).
  • Température : Le canari se plaît à des climats tempérés et supporte mal le froid (< 15°C) et les fortes chaleurs.
  • Eclairage :
    • Il est important de respecter un cycle journalier relativement régulier. L’idéal est de permettre à l’oiseau d’avoir accès à la lumière naturelle du jour (sans exposition directe aux rayons du soleil à travers une vitre). Le soir, il est possible de couvrir la cage avec un tissu pour supprimer l’exposition à la lumière artificielle de l’habitation.
    • Les oiseaux doivent avoir accès de manière quotidienne à une lumière de spectre lumineux complet (ultraviolets A et B compris). Cela est en effet bénéfique pour le métabolisme calcique ainsi que pour le bon fonctionnement du système immunitaire de l’animal. Il est ainsi possible de placer l’animal en extérieur (volière, déplacement de la cage) une heure par jour. Il existe aussi des dispositifs lumineux (vendus en animalerie spécialisée) permettant d’exposer l’animal à des rayonnements complets. La lampe doit alors être allumée au moins une heure chaque jour, et placée à environ 30 cm de l’animal. Pour garder son efficacité, elle doit être remplacée régulièrement, selon les indications du fabricant.

Régime alimentaire :

  • Nourriture :
    • La base de l’alimentation du canari doit être constituée de granulés spécialement formulés pour cette espèce. L’utilisation d’un mélange à base de graines est connue pour permettre à l’animal de trier sa nourriture et entraîner des carences vitaminiques.
    • Des légumes (salade, endive, poivron, carotte, céleri branche, blette, fenouil, …) doivent être distribués de manière journalière. Des fruits peuvent aussi être proposés occasionnellement (pomme, poire, abricot, …), en quantité restreinte étant donnée leur richesse en sucres.
    • Il est nécessaire de fournir à l’oiseau de l’os de seiche ou des coquilles d’huîtres concassées comme source de calcium, dans une gamelle laissée à disposition de l’animal.
    • Les graines (millet, alpiste, lin, …) doivent être distribuées uniquement comme friandises occasionnelles.
    • L’avocat et le chocolat sont toxiques pour l’oiseau et ne doivent jamais être distribués. De même, il convient de bannir les aliments gras et/ou sucrés, non adaptés au métabolisme de l’animal.
  • Eau de boisson : De l’eau fraîche doit être disponible constamment. Elle doit être changée tous les jours et la gamelle doit être nettoyée par la même occasion.
  • Suppléments nutritionnels: Il est possible de complémenter l’animal en vitamines de manière hebdomadaire à l’aide d’un mélange spécialement conçu pour cette espèce. La supplémentation doit être administrée sur de l’alimentation et ingérée rapidement, les vitamines étant rapidement dégradées au contact de la lumière. Les gouttes à mélanger à l’eau de boisson sont à éviter, en raison des difficultés de dosage du produit et de la dégradation rapide de celui-ci.

Législation et conseils d’achat :

  • Statut légal de l’espèce : Les canaris de races et de variétés sélectionnées par l’Homme sont considérés comme domestiques en France.
  • Démarches légales à faire lors de l’acquisition : Aucune.
  • Conseils sur la source d’achat de l’animal : Bien que de multiples structures permettent d’adopter un canari, il est préférable de s’adresser à une animalerie spécialisée ou un élevage sérieux. Il est recommandé de s’informer sur les conditions d’élevages au sein de l’établissement avant l’achat, pour s’assurer de la qualité de la structure.
  • Conseils lors de l’achat : Avant tout achat, il est indispensable de s’assurer de l’âge précis de l’animal, ainsi que de son sexe. Il est fortement conseillé de réaliser un bilan de santé chez le vétérinaire lors de l’achat de l’animal.
  • Évaluation du coût à l’achat : Le prix de vente d’un canari varie de quelques euros à plus d’une centaine d’euros, selon sa variété et l’établissement de vente. Une cage de taille adaptée coûte une cinquantaine d’euros, mais comptez un budget plus important pour une volière. L’achat de la nourriture, du substrat et des accessoires (gamelles, perchoirs, …) revient également à une cinquantaine d’euros environ. Enfin, comptez entre 30 et 50 euros pour un bilan de santé chez le vétérinaire.
  • Évaluation du coût à l’entretien : Le coût d’un canari à l’entretien est relativement modeste. Comptez quelques euros par semaine pour les achats réguliers de nourriture et de substrat. Le renouvellement occasionnel des accessoires est aussi à prévoir. Enfin, un investissement financier supplémentaire devra être réalisé en cas d’apparition de maladies chez l’animal.

Remarques importantes :

  • Les oiseaux peuvent être naturellement porteurs de pathogènes potentiellement dangereux pour l’Homme. La salmonellose et l’ornitho-psittacose, notamment, sont deux maladies pouvant être transmises à l’humain et susceptibles d’engendrer des symptômes graves chez celui-ci. Il est donc indispensable de se laver les mains après toute manipulation de l’animal ou d’objets étant en contact avec celui-ci. De plus, il est déconseillé de mettre un oiseau en contact direct avec des jeunes enfants, des personnes âgées, des femmes enceintes ou des personnes potentiellement immunodéprimées. Il est possible de réaliser un test de dépistage de l’ornitho-psittacose (demandez conseil à votre vétérinaire).
  • Une alimentation et des conditions d’hébergement inadéquats sont souvent en cause dans l’apparition de maladie. Respectez scrupuleusement les besoins de votre animal et consultez un vétérinaire régulièrement.

Bibliographie :

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  2. Fisher P. Unusual Pet Care. Vol. I. Zoological Education Network, Inc.; 2005.
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  5. Prin J, Prin G, de Wailly P. Atlas de l’ornithologie. Vol. 2 : Les oiseaux exotiques. ANIMALIA éditions; 2006.
  6. Robert C. CONTRIBUTION A L’ETUDE DU CANARI EN TANT QU’ANIMAL DE COMPAGNIE. Créteil; 2009.
  7. Vlaemynck F. Paramètres environnementaux des petits exotiques. 2015; Congrès GENAC.
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