Chinchilla

Présentation générale de l’espèce :

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Source : http://pixabay.com

Nom courant Chinchilla
Nom latin Chinchilla laniger x Chinchilla brevicaudata
Famille Chinchillidae

chinchilla

  • Origine historique et géographique : Originaire des hauts-plateaux des Andes en Amérique du Sud, le chinchilla domestique descend d’une population de quelques individus sauvages ramenés aux Etats Unis dans les années 1920 pour le commerce de la fourrure. Bien que cette espèce soit toujours élevée pour sa peau en Europe et en Amérique, sa popularité en tant qu’animal de compagnie n’a cessé d’augmenter depuis le milieu du XXème siècle.
  • Aspect et variations : Le chinchilla possède un corps fin surmonté d’une tête large, de grandes oreilles rondes et une queue touffue. Son pelage est dense et très doux. Le phénotype sauvage est d’une couleur grise avec le ventre blanc et les yeux noirs. De nombreuses autres robes ont cependant été sélectionnés génétiquement par l’homme. Parmi les plus courantes, on retrouve la « White Wilson » à la fourrure blanche ou la « black velvet » présentant un pelage d’un noir profond.
  • Format et poids moyen : 400 à 800 grammes.
  • Dimorphisme sexuel : Les femelles sont généralement légèrement plus grosses que les mâles. Le sexage des animaux se fait par évaluation de la distance ano-génitale, plus longue chez le mâle que chez la femelle. L’éversion du pénis peut être facilement réalisée par une légère pression chez le mâle. Attention à ne pas confondre la proéminente papille urétrale de la femelle avec un pénis.
  • Longévité : 8-12 ans.
  • Régime alimentaire : Herbivore. La dentition est à croissance continue tout au long de la vie de l’animal.

Comportement :

  • Comportement général : Le chinchilla est une espèce principalement nocturne à l’état naturel. En captivité, il sera donc plus actif le soir et pendant la nuit qu’en journée. C’est un animal discret, de nature craintive.
  • Interactions avec les congénères : Grégaire à l’état naturel, le chinchilla s’épanouira mieux s’il vit en compagnie de congénères. Le plus simple est d’héberger des individus du même sexe. Si les femelles se tolèrent bien en général, il est conseillé de mettre les mâles en contact dès leur jeune âge afin de faciliter la cohabitation et limiter le risque de bagarres à l’âge adulte.
  • Interactions avec l’humain : Le chinchilla est un animal curieux et actif, très agréable à observer, qui est capable de s’attacher fortement à son maître. Assez fragile et n’aimant pas être manipulé, ce n’est pas un animal de compagnie recommandé pour les enfants.

Reproduction :

Mode et période de reproduction Saisonnier (de Novembre à Mai)
Age de la maturité sexuelle Femelle : 4-5 mois / mâle : 9 mois
Durée de la gestation Environ 111 jours
Nombre de petits par portée 1 à 5, 2 en moyenne
Age au sevrage 3-6 semaines
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Source ; http://pixabay.com

Contention :

Pour porter un chinchilla, il convient de saisir délicatement son thorax d’une main, l’autre main venant soutenir son arrière-train. Il est totalement proscrit de saisir l’animal par ses poils, le chinchilla pouvant libérer des pans entiers de sa fourrure pour se dégager. Ce phénomène est en fait un mécanisme de défense contre les prédateurs appelé « fur slip » en anglais.


Habitat et conditions d’entretien :

  • Type d’habitat :
    • Le chinchilla est un bon grimpeur qui nécessite une cage spacieuse, s’étendant en hauteur. Le logement idéal est une cage à barreaux métalliques comportant plusieurs étages en plastique simples à nettoyer. Les cages à étages grillagés sont à proscrire car elles peuvent entrainer des lésions des pattes de l’animal. De même, évitez les habitats de type terrarium avec des parois en verre ou en plexiglas, ne fournissant pas une ventilation suffisante et prédisposant aux problèmes respiratoires.
    • Des sorties quotidiennes de plusieurs heures hors de la cage peuvent être prévues, pour permettre au chinchilla d’exprimer son comportement exploratoire et de se dépenser. Elles devront être effectuées dans un milieu sécurisé et sous surveillance. Attention notamment aux câbles électriques que l’animal serait susceptible de ronger !
  • Dimensions minimales : Une cage faisant au minimum 170 centimètres de haut, 100 centimètres de long et 70 centimètres de profondeur convient pour un ou deux individus.
  • Emplacement de la cage : La cage doit être placée dans une pièce tempérée, à l’abri des courants d’air et des rayons directs du soleil. Le chinchilla étant plutôt nocturne, il est intéressant de l’installer dans une pièce où le propriétaire sera présent le soir. Il est en revanche déconseillé de la mettre dans une chambre à coucher, le chinchilla pouvant être relativement bruyant durant la nuit.
  • Substrat : Le fond de la cage peut être recouvert de litière végétale (chanvre, rafle de maïs), de litière de papier recyclé, de serviettes éponges ou d’un tapis prévu à cet effet acheté dans le commerce. Il est particulièrement intéressant de favoriser les substrats meubles, le chinchilla étant très sujet au développement de pododermatite (inflammation de la peau du dessous des pattes, causée en partie par la présence d’une litière irritante). La paille est très peu absorbante mais peut être utilisée en complément d’un autre substrat. Le foin en tant que litière est à éviter, le chinchilla risquant d’en ingérer même dans les zones souillées. L’utilisation de copeaux de bois, irritants pour les voies respiratoires, est à proscrire, particulièrement lorsque des résineux entrent dans leur composition. Evitez aussi les litières minérales comme les granulés pour chat, dures, poussiéreuses et non digestibles en cas d’ingestion par l’animal.
  • Hygiène et nettoyage de l’environnement : La litière de la cage doit être changée au minimum une à deux fois par semaine, voire tous les jours lors d’utilisation de serviettes éponges. L’utilisation de vinaigre blanc est possible. Toutefois, la cage devra être abondamment rincée à l’eau claire après son application pour limiter l’irritation des voies respiratoires. L’utilisation d’eau de javel, irritante pour les voies respiratoires, est à proscrire.
  • Enrichissement de l’habitat :
    • La cage doit être agrémentée de multiples cachettes et zones de repos (maisonnettes, tubes en PVC, cartons, hamacs …).
    • Il est obligatoire de fournir au chinchilla un bac rempli de sable très fin, appelée « terre à bain » (on la trouve facilement dans le commerce). Les bains de sable quotidiens permettent au chinchilla de nettoyer sa fourrure de l’excès de sébum produit par sa peau. Le bac doit être assez grand pour permettre au chinchilla de rentrer intégralement dedans, et contenir 4 à 6 centimètres de profondeur de sable. La terre à bain doit être proposée quotidiennement pendant une heure. Il n’est pas recommandé de la laisser en permanence dans la cage, le sable se salissant rapidement et les bains trop fréquents pouvant entraîner des lésions oculaires. Le sable doit être changé toutes les semaines.
    • Il est intéressant de favoriser l’activité de recherche de nourriture en dissimulant des aliments dans des endroits peu accessibles. De nombreux jouets destinés à cet effet sont disponibles dans le commerce, mais il suffit de quelques cartons, boîtes à œufs ou sacs en papier pour occuper un chinchilla pendant de longues périodes !
  • Température idéale : 15 à 22°C, le chinchilla supportant très mal des températures supérieures à 28°C qui peuvent être mortelles pour l’animal.
  • Eclairage : L’idéal est de permettre au chinchilla d’avoir accès à la lumière naturelle du jour sans l’exposer directement aux rayons solaires (risque d’hyperthermie).

Régime alimentaire :

  • Nourriture :
    • Le foin doit constituer l’essentiel de l’alimentation du chinchilla. Riche en cellulose, il permet en effet l’usure de ses dents, qui poussent de manière continue tout au long de sa vie. Il doit être administré à volonté, sur le sol de la zone d’alimentation ou dans un râtelier. Veillez à choisir un foin de qualité : l’idéal est de donner au chinchilla un foin sec, vert, odorant, peu poussiéreux et constitué de tiges épaisses (foin de première coupe).
    • L’administration de granulés du commerce n’est pas obligatoire. Trop riches en glucides et en énergie, ils favorisent l’apparition d’un surpoids ainsi que de problèmes dentaires et digestifs. Dans tous les cas, préférez les extrudés conçus spécialement pour les chinchilla aux mélanges complets, bien trop riches et pouvant permettre à l’animal de trier sa nourriture. L’idéal est de fournir un aliment contenant 15 à 25% de fibres, 15 à 20% de protéines et 2 à 5% de matière grasse à raison de 30 grammes par animal par jour. Il est recommandé de distribuer les granulés en soirée lors du pic d’activité du chinchilla.
    • Les fruits et légumes sont des aliments riches en eau pouvant provoquer des troubles digestifs chez le chinchilla s’ils sont distribués en trop grande quantité. Limitez leur apport à de petites quantités occasionnelles. Evitez les friandises du commerce et les graines ou les fruits secs, trop riches pour les chinchillas.
  • Eau de boisson : De l’eau fraîche doit être constamment accessible pour l’animal, via un biberon ou, préférentiellement, dans une gamelle à fond lourd. L’eau doit être changée quotidiennement et la gamelle (ou le biberon) nettoyée par la même occasion.

 

Législation et conseils d’achat :

  • Statut légal de l’espèce : Le chinchilla est considéré comme une espèce domestique en France.
  • Démarches légales à faire lors de l’acquisition : Aucune.
  • Conseils sur la source d’achat de l’animal : De multiples structures (particuliers, élevages, animaleries, refuges, …) permettent aujourd’hui d’adopter un chinchilla. Il est cependant indispensable de s’assurer du sérieux de l’établissement avant tout achat d’un animal (conditions d’élevage, âge au sevrage, …).
  • Conseils lors de l’achat : Lors de l’achat, il est conseillé de s’assurer du sexe et de l’âge précis de l’animal (n’achetez pas un animal trop jeune et dont le sevrage n’aurait pas effectué correctement). Un chinchilla en bonne santé est vif et présente un pelage de bonne qualité ainsi qu’un état d’embonpoint normal. Il est recommandé, dès l’achat, de vérifier la bonne santé de l’animal en effectuant une visite chez le vétérinaire.
  • Evaluation du coût à l’achat : Le prix à l’achat d’un chinchilla dépend de sa variété et s’étend de quelques dizaines à plusieurs centaines d’euros. Pour l’achat d’une cage adaptée et d’accessoires, comptez entre 200 et 300 euros. Enfin, le bilan de santé à l’achat réalisé chez un vétérinaire revient la plupart du temps à une trentaine d’euros.
  • Evaluation du coût à l’entretien : Les achats réguliers d’alimentation, de litière et de terre à bain reviennent en général à quelques euros par semaine. Il faut ensuite y ajouter les renouvellements éventuels des accessoires et des jouets. Un bilan de santé annuel chez le vétérinaire est recommandé, pour environ une trentaine d’euros. Enfin, des frais médicaux supplémentaires pourront-être engagés dans le cas d’apparition de maladies.

Remarques importantes :

  • Le chinchilla est extrêmement sensible à la chaleur! Des températures supérieures à 28°C peuvent être mortelles pour l’animal. Un habitat tempéré est donc indispensable, et il convient d’être particulièrement vigilant en période estivale.
  • Tout signe de ralentissement du transit digestif chez un chinchilla (absence ou ralentissement du passage de selles, appétit diminué ou absent) depuis 12 heures ou plus est une urgence absolue et nécessite la consultation immédiate d’un vétérinaire !
  • Le chinchilla peut être porteur de parasites externes (gale, teigne, puces, …) potentiellement transmissibles à l’Homme. Il est donc fortement conseillé, lors de l’adoption de l’animal, d’effectuer un bilan de santé chez un vétérinaire.
  • Le chinchilla est un animal fragile et nocturne qui apprécie généralement peu les manipulations. Il n’est pas conseillé comme animal de compagnie pour des enfants.
  • Une alimentation et des conditions d’hébergement inadéquats sont souvent en cause dans l’apparition de maladie. Respectez scrupuleusement les besoins de votre animal et consultez un vétérinaire régulièrement

Bibliographie :

  1. Keeble E, Meredith A. BSAVA Manual of Rodents and Ferrets. British Small Animal Veterinary Association; 2009.
  2. Quesenberry KE, Carpenter JW. Ferrets, rabbits, and rodents clinical medicine and surgery. 3rd Edition. Elsevier; 2012.
  3. Quinton J-F. Atlas des Nouveaux Animaux de Compagnie, Petits mammifères. Elsevier Masson; 2009.
  4. Quinton J-F. Paramètres environnementaux pour une bonne santé chez les rongeurs. 2015; Congrès GENAC.
  5. Arrêté du 11 août 2006 fixant la liste des espèces, races ou variétés d’animaux domestiques [Internet]. DEVN0650509A. Disponible sur: https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2006/8/11/DEVN0650509A/jo/texte