Cochon d’Inde

Présentation générale de l’espèce :

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Source : http://pixabay.com

Nom courant Cochon d’Inde ou cobaye
Nom latin Cavia porcellus
Famille Caviidae

cobaye

  • Origine historique et géographique : originaire des régions montagneuses de l’Amérique du Sud, le cochon d’Inde a initialement été domestiqué il y a plusieurs milliers d’années pour sa viande. Ce n’est que bien plus tard, au XVIème siècle, qu’il fut importé en Europe par les espagnols pour y être élevé comme animal de compagnie ou de laboratoire.
  • Aspect et variations : l’Homme a aujourd’hui sélectionné de nombreux standards chez les cochons d’Inde. Parmi les plus populaires, on retrouve les américains à poil court, les abyssiniens présentant des rosettes de poils, les rex avec un pelage dur et dressé, les péruviens et leur longue fourrure soyeuse, et même les skinny qui présentent un corps presque totalement dénué de poils ! Chaque standard est disponible en une infinité de couleurs ou
    « variétés » différentes.
  • Format et poids moyen : De 700 à 900g pour les femelles / de 900 à 1200g pour les mâles.
  • Dimorphisme sexuel : Les mâles adultes possèdent un scrotum large et le pénis est facilement extériorisable par une légère pression. Ils sont généralement légèrement plus grands que les femelles. Les femelles présentent une fente en « Y » en région périnéale. La présence caractéristique de cette fente permet un sexage aisé même chez les individus impubères.
  • Longévité : 5 à 8 ans.
  • Régime alimentaire : Herbivore. La dentition est à croissance continue tout au long de la vie de l’animal.

Comportement :

  • Comportement général : Le cochon d’Inde est d’un naturel craintif. Cependant, il sait se faire comprendre et peut émettre de fortes vocalises afin d’attirer l’attention. Le cobaye domestique alterne des phases de repos et d’occupation tout au long de la journée, avec des pics d’activité le matin et le soir.
  • Interactions avec les congénères :
    • Le cobaye est un animal très sociable à l’état naturel, où il vit en petits groupes hiérarchisés. Il est donc fortement conseillé de le faire vivre en compagnie de congénères. Pour une meilleure acceptation des congénères il est conseillé de les présenter avant leur puberté. Les couples de femelles cohabitent en général très bien. En revanche, deux mâles entiers mis en contact peuvent manifester de l’agressivité l’un envers l’autre. La castration des individus permet dans la plupart des cas de résoudre le problème.
    • Il n’est pas conseillé de faire cohabiter un lapin et un cochon d’Inde, pour diverses raisons. D’abord, l’entente est bien souvent médiocre, le lapin ayant tendance à facilement dominer le cochon d’Inde. De plus, ces deux espèces n’ont pas les mêmes besoins nutritionnels, particulièrement en vitamine C. Enfin, le lapin porte naturellement des bactéries qu’il peut transmettre au cobaye et ainsi compromettre sa santé.
  • Interactions avec l’humain : Bien que craintif au premier abord, le cobaye est un animal doux et affectueux pour qui prend le temps de l’apprivoiser. Facile à manipuler, il convient parfaitement aux familles avec enfants.

Reproduction :

Mode et période de reproduction Toute l’année, ovulation spontanée
Age de la maturité sexuelle 6-10 semaines
Durée de la gestation 68 jours environ
Nombre de petits par portée 1 à 6
Age au sevrage 21-28 jours
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Source : http://pixabay.com

Contention :

Le cobaye est une espèce docile et facile à manipuler. Pour le porter, il suffit de le soulever délicatement d’une main par le thorax, l’autre main venant supporter son arrière-train.


Habitat et conditions d’entretien :

  • Type d’habitat :
    • Une cage à barreaux métalliques comportant un fond en plastique peut être utilisée. Le cochon d’Inde étant un mauvais grimpeur, il faut privilégier une cage offrant une surface au sol suffisante plutôt qu’une cage à étages. Un simple enclos peut également faire l’affaire. Les cages à fond grillagé sont à proscrire car elles peuvent entrainer des lésions des pattes de l’animal. De même, évitez les habitats de type terrarium avec des parois en verre ou en plexiglas, ne fournissant pas une ventilation suffisante et prédisposant aux problèmes respiratoires. La cage doit comprendre une zone de repos agrémentée de cachettes ainsi qu’une zone d’alimentation.
    • Il est indispensable de fournir au cobaye des sorties quotidiennes  dans un espace sécurisé et sous surveillance. Attention notamment aux câbles électriques que l’animal serait susceptible de ronger !
    • Il est possible de construire un abri extérieur pour un ou plusieurs cobayes. Dans ce cas, il doit permettre un isolement thermique suffisant lors de températures froides ou chaudes. Dans tous les cas, il est déconseillé de laisser un cochon d’Inde en extérieur lors de climats trop extrêmes (températures inférieures à 5°C ou supérieures à 27°C environ).
  • Emplacement de la cage : la cage doit être placée dans une pièce calme et tempérée, à l’abri des courants d’air et des rayons directs du soleil.
  • Dimensions minimales : une cage d’un mètre de long au minimum est nécessaire pour le confort d’un cochon d’Inde vivant seul. Prévoyez plus d’espace pour deux individus.
  • Substrat : Le fond de la cage peut être recouvert de litière végétale (chanvre, rafle de maïs), de litière de papier recyclé, de serviettes éponges ou d’un tapis prévu à cet effet acheté dans le commerce. Il est particulièrement intéressant de favoriser les substrats meubles, le cobaye étant très sujet au développement de pododermatite (inflammation de la peau du dessous des pattes, causée en partie par la présence d’une litière irritante). La paille est très peu absorbante mais peut être utilisée en complément d’un autre substrat. Le foin en tant que litière est à éviter, le cobaye risquant d’en ingérer même dans les zones souillées. L’utilisation de copeaux de bois, irritants pour les voies respiratoires, est à proscrire, particulièrement lorsque des résineux entrent dans leur composition. Evitez aussi les litières minérales comme les granulés pour chat, dures, poussiéreuses et non digestibles en cas d’ingestion par l’animal.
  • Hygiène et nettoyage de l’environnement :
    • Le cobaye est rarement spontanément propre: il a pour habitude d’émettre ses besoins un peu partout, sans zone préférentielle. Il est possible d’enseigner à un cochon d’Inde à utiliser un bac à litière, mais l’apprentissage se révèle souvent long et fastidieux.
    • La litière de la cage doit être changée au minimum une à deux fois par semaine, voire tous les jours lors d’utilisation de serviettes éponges. Si un bac à litière est présent, il doit être changé tous les jours. Le nettoyage de la cage doit être fait à l’eau chaude et au savon. L’utilisation de vinaigre blanc est possible pour limiter le dépôt de calcium dans le fond de la cage ainsi que la persistance de mauvaises odeurs. Toutefois, la cage devra être abondamment rincée à l’eau claire après son application pour limiter l’irritation des voies respiratoires. L’utilisation d’eau de javel, irritante pour les voies respiratoires, est à proscrire.
  • Enrichissement de l’habitat : La vie en cage prédispose le cochon d’Inde à l’obésité et aux pododermatites par manque d’exercice. Il est donc important de stimuler l’animal avec des jeux et des interactions, notamment lors des sorties quotidiennes. Le cobaye étant un animal gourmand, il est intéressant de favoriser l’activité de recherche de nourriture en dissimulant des aliments dans des endroits peu accessibles. De nombreux jouets destinés à cet effet sont disponibles dans le commerce, mais il suffit de quelques cartons, boîtes à œufs ou sacs en papier pour occuper un cochon d’Inde pendant de longues périodes.
  • Température idéale : 18 à 26°C. Les cobayes supportent très mal les fortes chaleurs et doivent être placés dans un milieu tempéré tout au long de l’année.
  • Eclairage : L’idéal est de permettre au cobaye un accès à la lumière naturelle du jour, sans exposition directe aux rayons du soleil.

Régime alimentaire :

  • Nourriture :
    • Le foin constitue la base de l’alimentation du cobaye. Riche en fibres, il favorise l’usure de ses dents, qui poussent de manière continue tout au long de sa vie. Il doit être administré à volonté, sur le sol de la zone d’alimentation ou dans un râtelier. Veillez à choisir un foin de qualité : il doit être vert et odorant, peu poussiéreux. De plus, chez les individus adultes et non gestants, évitez les foins riches en calcium tels que le foin de luzerne ou le foin de trèfle.
    • De la verdure fraîche variée doit être apportée quotidiennement, à raison d’une poignée matin et soir pour un animal pesant un kilogramme. De nombreux cobayes se délecteront ainsi d’herbes aromatiques (basilic, menthe, cerfeuil, thym …), de fanes de carottes et de radis, de céleri branche, d’endive, de salade, de fenouil … Mais aussi de plantes sauvages comme le pissenlit, le plantain ou, tout simplement, l’herbe. L’apport de chou doit se limiter à des quantités restreintes. De plus, il convient de modérer l’administration de légumes riches en calcium tels que la luzerne et le trèfle chez les individus adultes non gestants.
    • Chez les jeunes cobayes n’ayant encore jamais mangé de fruits ou de légumes, il est indispensable d’effectuer une transition alimentaire graduelle en incorporant progressivement des aliments frais dans la ration. En effet, un apport trop brutal de fruits ou de légumes peut entraîner des troubles digestifs sérieux chez un cochon d’Inde dont la flore intestinale n’est pas adaptée.
    • L’administration de granulés du commerce n’est pas obligatoire: l’apport doit se limiter à environ 20 grammes d’aliment industriel (composé d’environ 18-20% de protéines et 9-18% de fibres) par jour et par cobaye. Trop riches en glucides et en énergie, ils favorisent l’apparition d’un surpoids ainsi que de problèmes dentaires et digestifs. Dans tous les cas, préférez les extrudés aux mélanges complets, bien trop riches et pouvant permettre à l’animal de trier sa nourriture.
    • Les fruits (abricot, pêche, fraise, cerise, kiwi, pomme, poire, …) ainsi que les légumes charnus (comme la carotte), riches en sucres, doivent rester occasionnels. Ils peuvent constituer une formidable friandise, administrés lors de séances de jeu. Préférez-les aux friandises du commerce, bien souvent trop sucrées.
    • Certains aliments frais comme les choux (à administrer avec modération), le poivron, le kiwi, la tomate, les épinards ou encore les fruits rouges constituent une source intéressante de vitamine C.
  • Suppléments nutritionnels : le cobaye n’ayant pas la possibilité de synthétiser sa propre vitamine C, il est indispensable de lui fournir via son alimentation (Cf encadré ci-dessous). Une carence chronique en vitamine C entraîne notamment des troubles dentaires, osseux, cutanés ou articulaires et peut aboutir à la mort de l’animal.

Législation et conseils d’achat :

  • Statut légal de l’espèce : le cobaye est considéré comme une espèce domestique en France.
  • Démarches légales à faire lors de l’acquisition : Aucune.
  • Conseils sur la source d’achat de l’animal : de multiples structures (particuliers, élevages, animaleries, refuges, …) permettent aujourd’hui d’adopter un cochon d’Inde. Il est cependant indispensable de s’assurer du sérieux de l’établissement avant tout achat d’un animal (conditions d’élevage, âge au sevrage, …).
  • Conseils lors de l’achat : lors de l’achat, il est conseillé de s’assurer du sexe et de l’âge précis de l’animal (n’achetez pas un animal trop jeune et dont le sevrage n’aurait pas effectué correctement). Observez l’animal à distance : activité, qualité du pelage, embonpoint sont le plus souvent garants d’une bonne santé. Les cobayes ne sont généralement pas stérilisés au moment de l’acquisition. Enfin, dès l’achat, il convient de vérifier la bonne santé du cobaye en effectuant une visite chez le vétérinaire.
  • Evaluation du coût à l’achat : selon son standard et sa variété, un cochon d’Inde sera vendu entre 10 et 50 euros. Comptez ensuite entre 100 et 200 euros pour l’achat de la cage et des accessoires. Enfin, un bilan de santé réalisé chez un vétérinaire est conseillé lors de l’achat. Pour cela, prévoyez entre 30 et 50 euros environ.
  • Evaluation du coût à l’entretien : les achats réguliers d’alimentation et de litière reviennent en général à une dizaine d’euros par semaine. Il faut ensuite y ajouter les renouvellements éventuels des accessoires et des jouets. Un bilan de santé annuel chez le vétérinaire est recommandé, pour environ une trentaine d’euros. Enfin, des frais médicaux supplémentaires pourront-être engagés dans le cas d’apparition de maladies.

Remarques importantes :

  • Le cobaye est une espèce gourmande et sédentaire, particulièrement prédisposée à l’obésité : la maîtrise de son alimentation est donc indispensable. Privilégiez le foin et la verdure tout en limitant au maximum l’apport de granulés et de fruits. N’achetez pas de friandise du commerce, qui sont la plupart du temps bien trop riches pour les cochons d’Inde.
  • Il est fortement déconseillé de faire reproduire une femelle cobaye ayant dépassé les 6 mois d’âge. En effet, les femelles trop âgées présentent un risque élevé de développer une mise-bas anormale, mettant en danger la vie des petits et de la mère. La castration des mâles pourra être recommandée notamment en cas d’agression entre congénères du même sexe.
  • Tout signe de ralentissement du transit digestif chez un cobaye (absence ou ralentissement du passage de selles, appétit diminué ou absent) depuis 12 heures ou plus est une urgence absolue et nécessite la consultation immédiate d’un vétérinaire.
  • Le cobaye n’ayant pas la possibilité de synthétiser sa propre vitamine C, il est indispensable de lui en fournir quotidiennement. Plusieurs spécialités sont disponibles dans le commerce ou chez les vétérinaires (solutions, aliments complémentés). L’utilisation de vitamines à diluer dans l’eau de boisson est possible sous réserve de changer l’eau quotidiennement. Un apport complémentaire de vitamine C par les aliments peut également être envisagé. En effet la vitamine C se dégrade très rapidement à la lumière. L’administration doit être quotidienne, à raison d’environ 15-20 milligrammes de vitamine C par kilogramme et par jour pour un individu en entretien, et 60 milligrammes par kilogramme et par jour pour un cobaye en croissance, en gestation ou en lactation.
  • Le cobaye peut être porteur de parasites externes (gale, teigne, puces, …) potentiellement transmissibles à l’Homme. Il est donc fortement conseillé, lors de l’adoption de l’animal, d’effectuer un bilan de santé chez un vétérinaire.
  • Une alimentation et des conditions d’hébergement inadéquats sont souvent en cause dans l’apparition de maladie. Respectez scrupuleusement les besoins de votre animal et consultez un vétérinaire régulièrement

Bibliographie :

  1. Fuss S. PHYSIOLOGIE ET PATHOLOGIE DIGESTIVES DU COBAYE DOMESTIQUE Cavia porcellus. Toulouse; 2002.
  2. Keeble E, Meredith A. BSAVA Manual of Rodents and Ferrets. British Small Animal Veterinary Association; 2009.
  3. Mitchell MA, Tully TN. Manual of Exotic Pet Practice. Saunders; 2008.
  4. Quesenberry KE, Carpenter JW. Ferrets, rabbits, and rodents clinical medicine and surgery. 3rd Edition. Elsevier; 2012.
  5. Quinton J-F. Atlas des Nouveaux Animaux de Compagnie, Petits mammifères. Elsevier Masson; 2009.
  6. Quinton J-F. Paramètres environnementaux pour une bonne santé chez les rongeurs. 2015; Congrès GENAC.Les fruits et légumes dans l’alimentation : enjeux et déterminants de la consommation. INRA; 2007.
  7. Arrêté du 11 août 2006 fixant la liste des espèces, races ou variétés d’animaux domestiques [Internet]. DEVN0650509A. Disponible sur: https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2006/8/11/DEVN0650509A/jo/texte