Furet

Présentation générale de l’espèce :

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Source : http://pixabay.com

Nom courant Furet
Nom latin Mustela putorius furo
Famille Mustelidae

furet

  • Origine historique et géographique : Cousin proche du putois européen, le furet a été domestiqué depuis l’Antiquité et utilisé pour sa fourrure ou pour la chasse au lapin. Bien qu’il existe encore aujourd’hui des lignées de furets utilisées pour la chasse ou pour la recherche en laboratoire, cette espèce est maintenant essentiellement élevée comme animal de compagnie.
  • Aspect et variations : Le furet présente un corps longiligne et des pattes courtes. Il dégage une odeur musquée, moins marquée chez les individus stérilisés, due principalement à la présence de sébum en quantité importante sur sa peau. Si la variété zibeline ou putoisée se rapproche beaucoup du phénotype du putois sauvage, il existe aujourd’hui de nombreuses variations de couleur chez le furet. Parmi les plus populaires, on retrouve la variété albinos, avec une fourrure blanche et des yeux rouges, la variété champagne, à fourrure beige clair, ou encore la variété black possédant un pelage d’un noir profond.
  • Format et poids moyen : Mâles 1-2 kg pour environ 40 cm de long/ Femelles 500-900 g pour environ 30-35 cm de long, Une prise de poids importante (jusqu’à 40% du poids initial) est fréquente en hiver.
  • Dimorphisme sexuel: A l’âge adulte, le mâle est beaucoup plus grand et trapus que la femelle et peut atteindre plus de deux fois son poids. De plus, il possède un pénis en position ventrale et des testicules facilement identifiables. L’identification du sexe chez les jeunes furets est aisée du fait de la position ventrale du pénis chez les mâles associée à la présence d’un os pénien que l’on peut facilement sentir sous la peau.
  • Longévité : 5-10 ans.
  • Régime alimentaire : Carnivore strict.

Comportement :

  • Comportement général : Animal joueur et curieux de nature, le furet alterne des courtes phases d’hyperactivité avec de longues périodes de sommeil.
  • Interactions avec les congénères :
    • Bien qu’il puisse être élevé seul, le furet se satisfait très bien de la compagnie d’un petit groupe de congénères. Si les premiers contacts entre deux individus peuvent être brutaux, l’adaptation des furets survient en général rapidement. Les agressions surviennent plus fréquemment entre les furets mâles : la stérilisation des individus permet dans certains cas de résoudre le problème.
    • La cohabitation d’un furet avec un chien ou un chat se passe généralement relativement bien. Elle est d’autant plus facile que les individus se connaissent depuis leur jeune âge.
    • Le furet est un prédateur qui ne doit jamais être mis en contact avec des proies potentielles (lapin, rongeurs, oiseaux, …).
  • Interactions avec l’humain : Le furet est un animal joueur qui recherchera facilement le contact avec l’humain. Cependant, d’un naturel mordeur, il est fortement déconseillé de le mettre en présence de jeunes enfants.
  • Education : Cette espèce ayant tendance à mordre naturellement lors de jeux, il est possible d’effectuer un apprentissage pour limiter ces morsures.

Reproduction :

Mode et période de reproduction Saisonnier (printemps- été), ovulation de la femelle provoquée par le coït
Age de la maturité sexuelle 8-12 mois
Durée de la gestation 39-42 jours
Nombre de petits par portée 1-18 (moyenne 8)
Age au sevrage 6-8 semaines

Contention :

  • La méthode la plus simple pour porter un furet est de le saisir délicatement par une main autour du thorax, l’autre main venant soutenir l’arrière-train de l’animal. Pour une contention plus forte, il est possible d’utiliser la méthode du « scruffing» en saisissant fermement la peau au niveau de la nuque de l’animal pour le soulever dans les airs. Cette technique peut s’avérer très efficace dans l’éducation d’un individu ou pour la réalisation de certains soins du quotidien (coupe de griffe, soins des oreilles).

Habitat et conditions d’entretien :

  • Type d’habitat :
    • Une cage à barreaux métalliques comportant plusieurs étages avec un sol en plastique convient parfaitement à cette espèce. Les cages à étages avec un sol grillagé sont à proscrire car elles peuvent entrainer des lésions des pattes de l’animal. De même, on évitera les habitats de type terrarium avec des parois en verre ou en plexiglas, ne fournissant pas une ventilation suffisante et prédisposant aux problèmes respiratoires.
    • Des sorties quotidiennes de minimum deux heures sont indispensables. Elles doivent se faire dans un espace sécurisé et sous surveillance (enlever les petits objets pouvant potentiellement être avalés par le furet, empêcher l’accès aux petits espaces où l’animal pourrait se glisser, protéger les surfaces dans lesquelles le furet pourrait creuser, …).
  • Emplacement de la cage : La cage doit être placée préférentiellement en intérieur, dans une pièce calme et tempérée, à l’abri des courants d’air et des rayons directs du soleil. Il est possible pour les furets de vivre en extérieur, mais ceux-ci supportent mal des températures négatives ou supérieures à 30°C.
  • Dimensions minimales : 80x50x40 cm pour un furet.
  • Substrat : Il est recommandé de fournir au furet un bac à litière placé dans un coin de cage, rempli de litière pour chat non parfumée.
  • Hygiène et nettoyage de l’environnement : Un retrait quotidien de la litière souillée et de l’alimentation non consommée doit être effectué de manière quotidienne. Le reste de la cage (lieux de repos, accessoires, barreaux, …) doit être nettoyé une fois par semaine à l’eau chaude et au savon. Il est possible d’utiliser du vinaigre blanc pour limiter les mauvaises odeurs. Les éléments en tissu utilisés dans les lieux de repos du furet doivent être nettoyés à chaud (60°C) à la machine à laver.
  • Enrichissement de l’habitat : Il est nécessaire de fournir au furet :
    • Une zone de repos au sein de la cage, agrémentée de couvertures, hamacs, sacs en tissu, cachettes, …
    • De nombreux jouets variés (balles, tunnels en tissu, tubes en PVC, objets en plastique dur ou en métal, …), changés régulièrement. Ceux-ci doivent être assez gros pour ne pas pouvoir être avalés, et assez solides pour résister à la dentition de l’animal. Il est par exemple déconseillé d’utiliser des jouets pour chien en caoutchouc ou en latex, ceux-ci pouvant facilement causer une obstruction intestinale à un furet.
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Le furet apprécie particulièrement les zones de repos confortables, agrémentées de couvertures ou de tissus (source : photographie personnelle).
  • Température idéale : 15-21° Attention à ne pas soumettre le furet à des températures supérieures à 30°C, celui-ci étant très sensible à la chaleur.
  • Eclairage : Même si le furet vivant en intérieur est exposé à une lumière artificielle, il est préférable de respecter les variations saisonnières de la photopériode (durée du jour plus longue en été qu’en hiver). En effet, des périodes d’éclairage trop longues (plus de 8 heures) de manière prolongée favoriseraient le dérèglement du métabolisme hormonal de l’animal et l’apparition de tumeurs des glandes surrénales.

Régime alimentaire :

  • Nourriture : plusieurs stratégies alimentaires sont possibles pour subvenir aux besoins d’un furet de compagnie :
    • Un régime composé entièrement de proies entières variées (poussins, souris, rats, …), très approprié pour le furet car se rapprochant beaucoup de l’alimentation naturelle des putois sauvages. L’idéal est d’utiliser des proies congelées et de les décongeler au bain marie tiède juste avant leur administration.
    • Une ration ménagère incluant de la viande et des œufs, crus ou cuits. Cette option reste contraignante et doit être précautionneusement équilibrée afin de combler tous les besoins nutritifs de l’animal. De plus, dans le cas d’utilisation de produits crus, il est indispensable de respecter strictement la chaîne du froid afin d’éviter au furet tout risque de toxi-infection d’origine alimentaire.
    • L’utilisation d’une ration quotidienne de croquettes adaptées: cette solution peu contraignante reste cependant la moins équilibrée, les croquettes étant souvent trop riches en glucides, en graisses ou en fibres pour le furet.
    • Une ration mixte, composée d’une base quotidienne de croquettes adaptées, ainsi que d’apports occasionnels de proies entières, de viande ou d’œufs. Cette option semble être un bon compromis pour fournir au furet une alimentation équilibrée et variée.
  • Eau de boisson : l’eau de boisson doit être distribuée dans un biberon ou une gamelle lourde (non renversable par le furet). L’eau doit être changée quotidiennement et la gamelle (ou le biberon) doit être nettoyée par la même occasion.

Législation et conseils d’achat :

  • Statut légal de l’espèce : En France, le furet est considéré comme une espèce domestique.
  • Démarches légales à faire lors de l’acquisition : L’identification du furet est obligatoire en France. Celle-ci doit notamment être réalisée avant la vente de l’animal. De plus, dans le cas où le furet serait amené à sortir du territoire français, un passeport doit être délivré par un vétérinaire et l’animal doit être vacciné contre la rage.
  • Conseils sur la source d’achat : De multiples structures (particuliers, élevages, animaleries, refuges, …) permettent aujourd’hui d’adopter un furet. Il est cependant indispensable de s’assurer du sérieux de l’établissement avant tout achat d’un animal (conditions d’élevage, âge au sevrage, …).
  • Conseils lors de l’achat : Lors de l’achat, il est conseillé de s’assurer du sexe et de l’âge précis de l’animal (n’achetez pas un animal ayant moins de 8 semaines et dont le sevrage n’aurait pas été effectué correctement). Il est aussi utile de s’informer sur le statut vaccinal de l’individu, et de savoir si une stérilisation chirurgicale ou chimique a été effectuée (voir l’encadré ci-dessous). Enfin, dès l’achat, il convient de s’assurer de la bonne santé du furet en effectuant une visite chez le vétérinaire.
  • Evaluation du coût à l’achat : selon la variété choisie, le prix d’un furet peut aller de cinquante à plusieurs centaines d’euros. Il faut y ajouter entre 100 et 200 euros pour l’achat d’une cage de bonne qualité et du matériel associé (gamelles, litière, jouets, …). Enfin, il faut compter les frais vétérinaires relatifs au bilan de santé, à la vaccination ainsi qu’à l’éventuelle stérilisation chirurgicale ou chimique, variables selon les structures mais atteignant dans la majorité des cas plusieurs centaines d’euros. L’adoption d’un furet entraîne donc des coûts non négligeables lors de la première année.
  • Evaluation du coût à l’entretien : à l’entretien, il faut prendre en comptes les frais réguliers d’alimentation (environ une dizaine d’euros par mois) et de litière (quelques euros par mois), mais aussi le renouvellement occasionnel des jouets et d’autres accessoires. Les frais de médecine préventive comprendront les bilans de santé, les rappels vaccinaux annuels ainsi que l’éventuel renouvellement d’un implant hormonal dont la durée d’efficacité reste très variable selon les individus. Enfin, des frais médicaux seront possiblement engagés dans le cas d’apparition de maladies.

Remarques importantes :

  • Il est indispensable de stériliser chirurgicalement ou chimiquement les femelles non destinées à la reproduction. La stérilisation chimique, par la pose d’un implant hormonal, est actuellement la méthode plébiscitée par la plupart des vétérinaires pour éviter tout risque de chaleurs persistantes ou « hyperœstrogénisme » potentiellement mortel (dysfonctionnement de la moelle osseuse lié à une imprégnation en œstrogènes).
  • La stérilisation chirurgicale des furets, mâles comme femelles, est le plus souvent déconseillée car elle augmenterait le risque d’apparition de maladie surrénalienne (dérèglement hormonal des glandes surrénales).
  • Il est fortement conseillé de vacciner les furets contre la maladie de Carré qui peut être mortelle chez les individus non protégés. Le protocole idéal comprend trois injections à 8, 12 et 16 semaines d’âges, puis des rappels annuels.
  • La vaccination contre le virus de la Rage est obligatoire dans le cas du voyage d’un furet hors des frontières françaises ou si le furet se trouvait dans un département infecté.
  • L’identification du furet est obligatoire en France. Celle-ci s’effectue par la pose d’une puce électronique sous la peau de l’animal, et permet d’enregistrer l’individu et son propriétaire dans le fichier i-cad.
  • Le furet est un prédateur imprévisible, susceptible d’infliger des morsures sérieuses. Il est donc proscrit de laisser cet animal sans surveillance en présence d’enfants.
  • Cette espèce possède une odeur corporelle musquée, plus forte chez le mâle et chez les individus entiers. Elle provient principalement du sébum sécrété en quantité importante par la peau de l’animal. Afin de diminuer l’intensité de cette odeur, il est conseillé de maintenir une hygiène stricte de la cage du furet. De plus, la stérilisation de l’individu permet généralement d’atténuer ce problème. Il est possible de laver le pelage du furet de façon ponctuelle avec un shampoing doux adapté à cette espèce. Il est cependant important de ne pas baigner l’animal plus d’une fois par mois, le sébum permettant d’hydrater et de protéger la peau contre les agressions extérieures.
  • Une alimentation et des conditions d’hébergement inadéquats sont souvent en cause dans l’apparition de maladie. Respectez scrupuleusement les besoins de votre animal et consultez un vétérinaire régulièrement.

Bibliographie :

  1. Baudoin M. LES TROUBLES ENDOCRINIENS DU FURET (Mustela putorius furo). Toulouse; 2004.
  2. Keeble E, Meredith A. BSAVA Manual of Rodents and Ferrets. British Small Animal Veterinary Association; 2009.
  3. Lewington J. Ferret Husbandry, Medicine and Surgery. 2nd Edition. Elsevier; 2007.
  4. Paisley JW. Severe Facial Injuries to Infants due to Unprovoked Attacks by Pet Ferrets. JAMA. 1 avr 1988;259(13):2005.
  5. Quesenberry KE, Carpenter JW. Ferrets, rabbits, and rodents clinical medicine and surgery. 3rd Edition. Elsevier; 2012.
  6. Arrêté du 1er août 2012 relatif à l’identification des carnivores domestiques et fixant les modalités de mise en œuvre du fichier national d’identification des carnivores domestiques.
  7. Code rural et de la pêche maritime – Article L212-10. Code rural et de la pêche maritime.
  8. Règlement (UE) no 576/2013 du Parlement européen et du Conseil du 12 juin 2013 relatif aux mouvements non commerciaux d’animaux de compagnie et abrogeant le règlement (CE) no 998/2003Texte présentant de l’intérêt pour l’EEE. :26.