Gerbille

Présentation générale de l’espèce :

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Source : http://pixabay.com
Nom courant Gerbille de Mongolie
Nom latin Meriones unguiculatus
Famille Muridae

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  • Origine historique et géographique : La gerbille domestique est originaire des steppes désertiques de Mongolie et du Nord-Est de la Chine.
  • Aspect et variations : La gerbille possède un corps trapu, des membres postérieurs puissants ainsi qu’une longue queue couverte de poils. Sa tête de forme triangulaire est surmontée d’une paire de petites oreilles arrondies. Le type sauvage est de couleur « agouti » (brun mélangé avec le ventre blanc), mais il existe aujourd’hui de nombreuses variations sélectionnées génétiquement comme les couleurs « Black » (noir), « Cinnamon » (beige), « Lilac » (gris foncé), ….
  • Format et poids moyen : Femelles 55-85 g / mâles 65-100 g, pour une vingtaine de centimètres de long queue comprise
  • Dimorphisme sexuel : Le sexage des individus juvéniles se fait généralement par estimation de la distance ano-génitale, plus longue chez le mâle que chez la femelle. Cette détermination est facilitée chez les adultes du fait du scrotum bien visible chez le mâle.
  • Longévité : 3-4 ans.
  • Régime alimentaire : Omnivore.

Comportement :

  • Comportement général : La gerbille est diurne, mais elle a tendance à être plus active en fin de journée. C’est une espèce active et sociable, très agréable à observer
  • Interactions avec les congénères : La présence de congénères est obligatoire, cette espèce vivant en groupes sociaux d’une vingtaine d’individus dans la nature. Il est conseillé de faire cohabiter des individus de même sexe ou des femelles avec des mâles castrés. Si les gerbilles s’entendent généralement bien, une intégration progressive est tout de même nécessaire pour les acclimater entre elles du fait de la territorialité de cette espèce. La cohabitation sera largement facilitée si les animaux se connaissent depuis leur jeune âge (avant la maturité sexuelle).
  • Interactions avec l’humain : La gerbille est une espèce docile qui, avec un peu de patience, peut être facilement apprivoisée par son maître. Bien qu’elle ne morde que rarement, sa petite taille et sa vivacité en font un animal relativement délicat à manipuler. Elle n’est donc pas conseillée pour les enfants de moins de 10 ans.

Reproduction :

Période de reproduction Toute l’année
Age de la maturité sexuelle 10-12 semaines
Durée de la gestation 24-26 jours
Nombre de petits par portée 4 à 6
Age au sevrage 20-30 jours

Contention :

Avec un peu d’apprentissage, il est possible d’apprendre à une gerbille à monter d’elle-même sur la main de son maître. Sinon, portez-la dans le creux de vos mains, placées en forme de coupe. Ne soulevez jamais une gerbille par sa queue : cette technique présente un risque non négligeable de blessure pour l’animal et peut entraîner le phénomène de « tail slip » (voir encadré ci-dessous).

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Source : http://pixabay.com

Habitat et conditions d’entretien :

  • Type d’habitat :
    • La gerbille est une espèce qui aime particulièrement creuser et s’enfouir dans le sol. Le logement idéal est une cage à barreaux métalliques comportant un fond en verre ou en plastique profond (au moins 20cm) pour permettre d’y installer une épaisseur importante de litière. Il est aussi possible d’installer l’animal dans un terrarium ou un aquarium à parois en verre ou en plexiglas. Dans ce cas, le plafond de l’habitat doit être grillagé pour permettre une ventilation suffisante de l’air ambiant et prévenir l’apparition de troubles respiratoires chez l’animal.
    • Des sorties quotidiennes peuvent être prévues pour permettre à la gerbille de se dépenser et d’exprimer son comportement exploratoire. Celles-ci doivent être faites sous surveillance et dans une zone sécurisée. Attention notamment aux fils électriques pouvant être rongés par l’animal, ou aux petits espaces dans lesquels il pourrait se glisser.
  • Dimensions minimales : Une cage faisant au minimum 75 centimètres de long, 40 centimètres de large et 30 centimètres de haut convient pour deux individus.
  • Emplacement de la cage : La cage doit être placée dans une pièce tempérée, à l’abri des courants d’air et des rayons directs du soleil.
  • Substrat : Il est recommandé de remplir le fond de la cage d’une épaisseur importante (15 cm) de litière végétale (chanvre, rafle de maïs) ou de litière de papier recyclé pour permettre à la gerbille de creuser dans le substrat. L’utilisation de copeaux ou de granulés de bois, irritants pour les voies respiratoires, est à proscrire, particulièrement lorsque des résineux entrent dans leur composition. Evitez aussi les litières minérales comme les granulés pour chat, non digestibles en cas d’ingestion par l’animal.
  • Hygiène et nettoyage de l’environnement : Il est très important de nettoyer régulièrement l’habitat de la gerbille pour éviter la montée de la concentration d’ammoniac dans l’air, pouvant entraîner des troubles respiratoires chez l’animal. La litière de la cage doit être changée au minimum une fois par semaine. Le nettoyage de la cage doit être fait à l’eau chaude et au savon. L’utilisation de vinaigre blanc est possible pour limiter la persistance des odeurs : dans ce cas, la cage doit être rincée abondamment à l’eau pour éliminer complètement le produit. L’eau de javel, irritante pour les voies respiratoires, est à proscrire. Les accessoires doivent aussi être nettoyés à l’eau chaude et au savon au minimum une fois par semaine.
  • Enrichissement de l’habitat :
    • La cage doit être agrémentée de multiples cachettes et zones de repos (maisonnettes, tubes en PVC, cartons, …). Il est recommandé de fournir un nid à la gerbille, sous la forme d’une cachette remplie d’un substrat, dans lequel elle ira s’enfouir. N’utilisez pas de foin, irritant pour la peau de l’animal, ou de substrat fibreux (coton) pouvant s’entortiller autour de ses pattes et créer un effet garrot. Le plus simple est d’utiliser du papier essuie-tout non parfumé que l’animal déchiquètera lui-même pour aménager son nid à sa convenance.
    • Une roue d’exercice peut être mise à disposition pour permettre à la gerbille de se dépenser. Celle-ci doit être pleine (sans barreaux) pour éviter que l’animal ne se coince une patte dedans. Il existe aussi des systèmes appelés « disques d’exercice » permettant à la gerbille de garder une position plus physiologique lorsqu’elle court.
    • Un bac rempli de sable très fin, appelée « terre à bain » (destinée également aux chinchillas, on le trouve facilement dans le commerce), doit être fourni à la gerbille. Les bains de sable quotidiens permettent à l’animal de nettoyer sa fourrure. Le bac doit être assez grand pour permettre à l’animal de rentrer intégralement dedans, et doit contenir quelques centimètres de profondeur de sable. Le bac doit être nettoyé à l’eau et au savon deux fois par semaine, et le sable changé par la même occasion.
    • Il est intéressant de favoriser l’activité de recherche de nourriture de la gerbille en cachant des friandises dans des endroits peu accessibles. De nombreux jouets destinés à cet effet sont disponibles dans le commerce, mais il est tout à fait possible d’utiliser simplement des cartons, des boîtes à œufs ou du papier pour satisfaire l’animal ! Cette activité peut être réalisée lors des sorties quotidiennes, mais de la nourriture doit aussi être cachée dans la cage pour le stimuler.
  • Température idéale : 16-21°C.
  • Humidité ambiante : La gerbille étant un animal désertique, l’humidité ambiante ne doit pas dépasser 50%.
  • Eclairage journalier : L’idéal est de permettre à la gerbille d’avoir accès à la lumière naturelle du jour, sans l’exposer directement aux rayons du soleil.

Régime alimentaire :

  • Nourriture :
    • L’essentiel de la ration de la gerbille doit consister en un aliment complet (extrudés ou granulés) conçu spécialement pour cette espèce et contenant environ 16 à 22% de protéines pour seulement 2 à 5% de lipides. Les mélanges complets, notamment ceux contenant des graines, sont fortement déconseillés. En effet, ceux-ci sont trop riches en énergie et permettent à l’animal de trier sa nourriture, entraînant l’apparition de carences à long terme. Si l’animal n’arrive pas à réguler par lui-même sa prise alimentaire, il est conseillé de limiter la ration journalière administrée (voir les indications données par le fabricant de l’aliment sur le paquet).
    • De petites portions quotidiennes de verdure ou de légumes crus (carotte, céleri branche, pissenlit, …) doivent être administrés à la gerbille. On peut y ajouter une petite poignée de foin de bonne qualité par jour. Les fruits, plus sucrés, sont à donner occasionnellement et en quantité restreinte. L’animal se régalera par exemple de fraise, de kiwi, de pomme ou d’abricot.
    • Il est recommandé de limiter strictement l’apport d’aliments gras et/ou sucrés (céréales, fromage, restes de table, …). De même, il est conseillé d’éviter les friandises du commerce, souvent trop riches. Les récompenses occasionnelles peuvent être constituées de petites portions de fruits ou de protéines animales (blanc de poulet cuit, œuf dur, ver de farine, …).
  • Eau de boisson : De l’eau fraîche doit être constamment accessible pour l’animal, via un biberon ou, préférentiellement, dans une gamelle à fond lourd. L’eau doit être changée quotidiennement et la gamelle (ou le biberon) doit être nettoyée par la même occasion.

 

Législation et conseils d’achat :

  • Statut légal de l’espèce : La gerbille de Mongolie est considérée comme une espèce domestique en France.
  • Démarches légales à faire lors de l’acquisition : aucune.
  • Conseils sur la source d’achat de l’animal : De multiples structures (élevages, animaleries, refuges, …) permettent aujourd’hui d’adopter une gerbille. Il est cependant indispensable de s’assurer du sérieux de l’établissement avant tout achat d’un animal (conditions d’élevage, âge au sevrage, …).
  • Conseils lors de l’achat : Lors de l’achat, il est conseillé de s’assurer du sexe et de l’âge précis de l’animal (n’achetez pas un animal trop jeune et dont le sevrage n’aurait pas effectué correctement). Une gerbille en bonne santé est vive et présente un pelage de bonne qualité ainsi qu’un état d’embonpoint normal. Dès l’achat, il est recommandé de vérifier la bonne santé de l’animal en effectuant une visite chez le vétérinaire.
  • Évaluation du coût à l’achat : Le prix à l’achat d’une gerbille varie de 5 à 15 euros environ, selon les spécimens et les structures de vente. Pour l’achat d’une cage adaptée et d’accessoires, comptez de 100 à 150 euros environ. Enfin, le bilan de santé à l’achat. Enfin, le bilan de santé à l’achat réalisé chez un vétérinaire revient la plupart du temps à une trentaine d’euros.
  • Évaluation du coût à l’entretien : Les achats réguliers d’alimentation, de litière et de terre à bain reviennent en général à quelques euros par semaine. Il faut ensuite y ajouter les renouvellements éventuels des accessoires et des jouets. Un bilan de santé annuel chez le vétérinaire est recommandé, pour environ une trentaine d’euros. Enfin, des frais médicaux supplémentaires peuvent s’ajouter dans le cas d’apparition de maladies.

Remarques importantes :

  • Ne saisissez jamais une gerbille par sa queue ! Il pourrait se produire le phénomène de « tail slip » qui est un mécanisme de défense consistant en l’ablation de la peau de la queue de l’animal. Si cela arrive, amenez immédiatement votre gerbille chez un vétérinaire.
  • La gerbille est un animal craintif et fragile : cette espèce n’est donc pas conseillée pour la compagnie des enfants.
  • La gerbille possède une naturellement une zone orangée, de forme ovale et dépourvue de poils au niveau du ventre. C’est en fait une glande de marquage qui produit sécrétion huileuse permettant à l’animal de signaler son territoire. Il est donc normal d’observer une gerbille frotter régulièrement son abdomen à différents endroits de sa cage.
  • La gerbille peut être porteuse de parasites externes (gale, teigne, puces, …) potentiellement transmissibles à l’Homme. Il est donc fortement conseillé, lors de l’adoption de l’animal, d’effectuer un bilan de santé chez un vétérinaire.
  • Une alimentation et des conditions d’hébergement inadéquats sont souvent en cause dans l’apparition de maladie. Respectez scrupuleusement les besoins de votre animal et consultez un vétérinaire régulièrement

Bibliographie :

  1. Keeble E, Meredith A. BSAVA Manual of Rodents and Ferrets. British Small Animal Veterinary Association; 2009.
  2. Meredith A, Redrobe S. BSAVA Manual of Exotic Pets. 4th Edition. BSAVA; 2002.
  3. Mitchell MA, Tully TN. Manual of Exotic Pet Practice. Saunders; 2008.
  4. Quesenberry KE, Carpenter JW. Ferrets, rabbits, and rodents clinical medicine and surgery. 3rd Edition. Elsevier; 2012.
  5. Quinton J-F. Atlas des Nouveaux Animaux de Compagnie, Petits mammifères. Elsevier Masson; 2009.
  6. Quinton J-F. Paramètres environnementaux pour une bonne santé chez les rongeurs. 2015; Congrès GENAC.
  7. Arrêté du 11 août 2006 fixant la liste des espèces, races ou variétés d’animaux domestiques [Internet]. DEVN0650509A. Disponible sur: https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2006/8/11/DEVN0650509A/jo/texte