Lapin

Présentation générale de l’espèce :

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Un lapin de race Tête de lion (source : http://pixabay.com)

 

Nom courant Lapin
Nom latin Oryctolagus cuniculus
Famille Leporidae

lapin

  • Origine historique et géographique : D’abord domestiqué en Europe durant le Moyen Age pour sa viande et sa fourrure, le lapin est aujourd’hui entré dans les foyers et fait partie des NAC les plus populaires en France.
  • Aspect et variations : En plusieurs centaines d’années, l’Homme a sélectionné une soixantaine de races différentes, se distinguant les unes des autres par leur format, leur pelage ou encore la taille et le port de leurs oreilles. Parmi les plus populaires, on peut citer notamment le lapin bélier aux oreilles tombantes, le lapin angora et sa fourrure duveteuse ou encore l’imposant géant des Flandres. Au sein même des races, il existe des centaines de robes différentes appelées « variétés ».
  • Format et poids moyen : De 1 kg (races naines) à 8 kg (races géantes).
  • Dimorphisme sexuel : Le mâle adulte présente deux testicules oblongs bien visibles. Le pénis peut facilement être extériorisé par une légère pression. La vulve de la femelle est de forme ovale, séparée en deux par une fente. La distance ano-génitale, plus importante chez le mâle que chez la femelle, peut être utilisée pour le sexage des lapereaux. La présence d’un épais pli de peau et de graisse sous le menton (aussi appelé « fanon ») est caractéristique des femelles entières.
  • Longévité : 6-13 ans.
  • Régime alimentaire : Herbivore. Les dents sont à croissance continue tout au long de la vie de l’animal.

Comportement :

  • Comportement général : Dans la nature, les lapins vivent en groupes organisés par une hiérarchie sociale. Ils sont territoriaux et toujours attentifs à la présence d’un éventuel prédateur. Le lapin de compagnie est donc d’un naturel timide et présente une forte sensibilité au stress. Cependant, c’est un animal qui apprécie les contacts sociaux.
  • Interactions avec les congénères :
    • Il est bénéfique pour les lapins de vivre avec un congénère de la même espèce. Cependant, pour certains individus très territoriaux, la cohabitation peut parfois se révéler impossible. Pour maximiser les chances de succès, il est conseillé de faire stériliser les lapins avant toute mise en contact. Par ailleurs, deux animaux se toléreront plus facilement s’ils se connaissent depuis leur plus jeune âge. L’introduction doit ensuite se faire de manière progressive et dans un environnement neutre, sous surveillance pour empêcher toute agression éventuelle.
    • Il n’est pas conseillé de faire cohabiter un lapin et un cochon d’Inde, pour diverses raisons. D’abord, l’entente est bien souvent médiocre, le lapin ayant tendance à facilement dominer le cochon d’Inde. De plus, ces deux espèces n’ont pas les mêmes besoins nutritionnels, particulièrement en vitamine C. Enfin, le lapin porte naturellement des bactéries qu’il peut transmettre au cobaye et ainsi compromettre sa santé.
  • Interactions avec l’humain : une fois apprivoisé, le lapin peut se révéler être un compagnon affectueux et attachant, doué d’une personnalité unique. Cette espèce convient bien aux familles avec enfants.
  • Education : le lapin est un animal intelligent qui, avec un peu de patience et de friandises, peut tout à fait être éduqué. Certains propriétaires parviennent même à apprendre des tours à leur compagnon. Gardez à l’esprit que, dans le domaine de l’apprentissage, les récompenses se révèlent bien plus efficaces que les punitions.

Reproduction :

Période de reproduction Toute l’année, ovulation provoquée par le coït
Age de la maturité sexuelle 4-5 mois pour les races naines, 4-6 mois pour les races moyennes, 5-8 mois pour les grandes races
Durée de la gestation 30-32 jours
Nombre de petits par portée 4-12
Age au sevrage 4-6 semaines
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Un lapin de race Bélier nain (source : http://pixabay.com)

Contention :

Pour porter un lapin, la règle d’or est de maintenir le bas de son dos en toutes circonstances. En effet, la puissance musculaire du lapin lorsqu’il se débat l’expose à des lésions de la colonne vertébrale. Une première méthode consiste à le saisir délicatement d’une main autour du thorax, l’autre main venant soutenir son arrière-train. Une autre technique consiste à plaquer l’animal contre votre poitrine en couvant son torse et ses lombaires avec les mains. Dans tous les cas, beaucoup de lapins appréhendent le fait d’être porté : il faut donc limiter au maximum ce genre de manipulations. Cependant, un travail d’apprentissage progressif peut permettre de gagner petit à petit la confiance de l’animal.

 

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Méthode de contention correcte d’un lapin (source : Service NAC VetAgro Sup)

Habitat et conditions d’entretien :

  • Type d’habitat : Plusieurs logements sont possibles pour le maintien d’un lapin de compagnie :
    • Une cage à barreaux métalliques comportant un fond en plastique peut être utilisée. Elle doit comprendre une zone de repos agrémentée de cachettes, une zone d’alimentation et une zone pour les besoins de l’animal, pouvant contenir un bac à litière. Il est indispensable de fournir au lapin des sorties quotidiennes de plusieurs heures, dans un espace sécurisé et sous surveillance. Les cages à fond grillagé sont à proscrire car elles peuvent entraîner des lésions des pattes de l’animal. De même, évitez les habitats de type terrarium avec des parois en verre ou en plexiglas, ne fournissant pas une ventilation suffisante et prédisposant aux problèmes respiratoires.
    • Il est possible de laisser vivre le lapin en semi-liberté dans une pièce ou dans un parc aménagé en intérieur, voire en liberté totale dans l’intégralité de l’habitation. Dans ce cas, les éléments dangereux tels que les câbles électriques ou les plantes potentiellement toxiques doivent être placés hors de portée de l’animal. Des zones spécialement dédiées au repos, aux besoins et à l’alimentation doivent être définies.
    • Certains lapins peuvent tout à fait vivre en extérieur toute l’année, particulièrement les races moyennes à grandes. La présence d’un abri permettant de protéger l’animal du froid, du chaud et des intempéries est alors nécessaire. L’enclos doit être grillagé sur le dessus ainsi que sur les côtés pour empêcher l’accès aux prédateurs potentiels. Veillez aussi à enterrer les clôtures assez profondément dans le sol pour limiter les risques de fugues et surveiller la profondeur des terriers.
  • Emplacement de la cage : La cage doit être placée dans une pièce calme et tempérée, à l’abri des courants d’air et des rayons directs du soleil.
  • Dimensions minimales : Si le lapin est maintenu en cage, les dimensions minimales de celle-ci devront lui permettre de :
    • Faire trois bonds complets dans le sens de la longueur;
    • S’allonger dans le sens de la largeur;
    • Se tenir debout sans que le bout de ses oreilles ne touche le plafond de la cage.

Pour un lapin nain, les dimensions minimales recommandées sont ainsi de 150 cm de longueur, 60 cm de largeur et 60 cm de hauteur. La taille de la cage devra bien entendu être supérieure pour des races plus grandes.

  • Substrat : Le fond de la cage peut être recouvert de litière végétale (chanvre, rafle de maïs), de litière de papier recyclé, de serviettes éponges ou d’un tapis prévu à cet effet acheté dans le commerce. Il est particulièrement intéressant de favoriser les substrats meubles, le lapin étant très sujet au développement de pododermatite (inflammation de la peau du dessous des pattes, causée en partie par la présence d’une litière irritante). La paille est très peu absorbante mais peut être utilisée en complément d’un autre substrat. Le foin en tant que litière est à éviter, le lapin risquant d’en ingérer même dans les zones souillées. L’utilisation de copeaux de bois, irritants pour les voies respiratoires, est à proscrire, particulièrement lorsque des résineux entrent dans leur composition. Evitez aussi les litières minérales comme les granulés pour chat, dures, poussiéreuses et non digestibles en cas d’ingestion par l’animal.
  • Hygiène et nettoyage de l’environnement :
    • Le lapin est d’un naturel propre. Naturellement, il ira faire ses besoins dans un coin de son espace de vie. Il suffira ainsi de mettre le bac rempli de litière végétale dans cette zone.
    • La litière de la cage doit être changée au minimum une à deux fois par semaine, voire tous les jours lors d’utilisation de serviettes éponges. Si un bac à litière est présent, il doit être changé tous les jours. Le nettoyage de la cage doit être fait à l’eau chaude et au savon. L’utilisation de vinaigre blanc est possible pour limiter le dépôt de calcium dans le fond de la cage ainsi que la persistance de mauvaises odeurs. Toutefois, la cage devra être abondamment rincée à l’eau claire après son application pour limiter l’irritation des voies respiratoires. L’utilisation d’eau de javel, irritante pour les voies respiratoires, est à proscrire.
  • Enrichissement de l’habitat :
    • Pour l’équilibre du lapin, il est nécessaire de lui fournir des objets à griffer, ronger, déchiqueter, … Ces jouets peuvent provenir du commerce (objets à ronger en bois et en osier, balles en plastique robuste, etc…) mais certains éléments du quotidien peuvent aussi bien convenir, comme un vieux tapis épais ou un carton.
    • Les activités de recherche de nourriture ou « foraging » sont très appréciées par cette espèce. Pour cela, il suffit de cacher des aliments (verdure, petits morceaux de fruits, …) dans un endroit difficilement accessible pour l’animal. De nombreux jouets destinés à cet effet sont disponibles dans le commerce, mais il suffit de quelques cartons, boîtes à œufs ou sacs en papier pour occuper un lapin pendant de longues périodes.
  • Température idéale : 15-25°C. Le lapin supporte très mal la chaleur et doit être maintenu dans un environnement tempéré. De plus, les lapins vivant en extérieur toute l’année doivent avoir accès à un abri isolé du froid lors de l’hiver.
  • Eclairage : L’idéal pour un lapin est d’avoir accès à une lumière naturelle sans exposition à un soleil direct.

Régime alimentaire :

  • Nourriture :
    • Le foin constitue la base de l’alimentation du lapin. Riche en fibres, il favorise l’usure de ses dents et prévient l’apparition de problèmes dentaires. Il doit être administré à volonté, sur le sol de la zone d’alimentation du lapin ou dans un râtelier. Veillez à choisir un foin de qualité : il doit être vert et odorant, peu poussiéreux. De plus, évitez les foins riches en calcium tels que le foin de luzerne ou le foin de trèfle chez les lapins adultes. En effet le calcium favorise l’apparition de problèmes urinaires.
    • De la verdure fraîche variée doit être apportée quotidiennement, à raison d’une poignée matin et soir pour un animal pesant un kilogramme à partir de l’âge de 6 mois. De nombreux lapins se délecteront ainsi d’herbes aromatiques (basilic, menthe, cerfeuil, thym …), de fanes de carottes et de radis, de céleri branche, d’endive, de salade, de fenouil … Mais aussi de plantes sauvages comme le pissenlit, le plantain ou, tout simplement, l’herbe. Le chou doit être proposé de manière raisonnée. De plus, il convient de modérer l’administration de légumes riches en calcium tels que la luzerne et le trèfle chez les adultes à l’exception des femelles gestantes ou allaitantes. Chez les jeunes lapins n’ayant encore jamais mangé de fruits ou de légumes, il est indispensable d’effectuer une transition alimentaire graduelle en incorporant progressivement des aliments frais dans la ration. En effet, un apport trop brutal de fruits ou de légumes peut entraîner des troubles digestifs sérieux chez un lapin dont la flore intestinale n’est pas adaptée.
    • L’administration de granulés du commerce n’est pas obligatoire : l’apport doit se limiter à 20 grammes d’extrudés riches en fibres (> 20%) par jour pour un lapin d’un kilogramme. Trop riches en glucides et en énergie, ils favorisent l’apparition d’un surpoids ainsi que de problèmes dentaires et digestifs. Dans tous les cas, préférez les extrudés (aliment composé uniquement de bâtonnets de couleur verte) aux mélanges complets (mélanges variés de bâtonnets, céréales, graines, …), bien trop riches et favorisant le tri de la nourriture.
    • Les fruits (abricot, pêche, fraise, cerise, kiwi, pomme, poire, …) ainsi que les légumes charnus (comme la carotte) doivent rester occasionnels car ils sont riches en sucre. Ils peuvent toutefois constituer une formidable friandise, administrée lors de jeux ou de séances d’éducation.
  • Eau de boisson : Le lapin est un gros buveur : un animal d’un kilogramme peut consommer jusqu’à 100 mL d’eau par jour. Veillez ainsi à fournir à l’animal de l’eau fraîche, dans une gamelle à fond lourd ou dans un biberon. L’eau doit être changée quotidiennement et la gamelle (ou le biberon) doit être nettoyée par la même occasion.

Législation et conseils d’achat : .

  • Statut légal de l’espèce : Le lapin est considéré comme une espèce domestique en France.
  • Démarches légales à faire lors de l’acquisition : Aucune.
  • Conseils sur la source d’achat de l’animal : De multiples structures (particuliers, élevages, animaleries, refuges, …) permettent aujourd’hui d’adopter un lapin de compagnie. Il est cependant indispensable de s’assurer du sérieux de l’établissement avant tout achat d’un animal (conditions d’élevage, âge au sevrage, …).
  • Conseils lors de l’achat : Lors de l’achat, il est conseillé de s’assurer du sexe et de l’âge précis de l’animal (n’achetez pas un animal trop jeune et dont le sevrage n’aurait pas effectué correctement). Il est aussi utile de s’informer sur le statut vaccinal de l’individu, et de savoir si une stérilisation a été effectuée si l’animal a plus de 6 mois (voir l’encadré ci-dessous). Enfin, dès l’achat, il convient de s’assurer de la bonne santé du lapin en effectuant une visite chez le vétérinaire.
  • Évaluation du coût à l’achat : Le prix d’un lapin à l’achat varie de 20 à 80 euros, sachant que les races naines sont souvent les plus chères. Comptez ensuite entre 100 et 200 euros pour l’achat d’une cage adaptée accompagnée d’accessoires (bac à litière, jouets, gamelles, …) et de consommables (alimentation, litière, …). De plus, des frais vétérinaires sont à prévoir la première année (vaccination, stérilisation, bilan de santé). Pour ceux-ci, prévoyez entre 50 et 250 euros selon les actes réalisés.
  • Évaluation du coût à l’entretien : Les dépenses régulières, relativement modestes, comprennent les achats de litière et de nourriture (une dizaine d’euros par semaine pour un lapin nain), ainsi que les éventuels renouvellements d’accessoires. De plus, une visite de contrôle avec la réalisation du rappel vaccinal devra être effectuée chaque année pour 50 à 100 euros environ, selon les structures vétérinaires. Enfin, des frais médicaux supplémentaires pourront-être engagés dans le cas d’apparition de maladies.

Remarques importantes :

  • La stérilisation chirurgicale précoce (dès 6 mois d’âge) des lapines par ovariohystérectomie (ablation des ovaires et de l’utérus) est très fortement conseillée étant donné le risque majeur d’apparition de cancer de l’utérus dans cette espèce.
  • Tout signe de ralentissement du transit digestif chez un lapin (absence ou diminution du passage de selles, appétit diminué ou absent) depuis 12 heures ou plus est une urgence absolue et nécessite la consultation immédiate d’un vétérinaire.
  • Il est fortement recommandé de faire vacciner les lapins contre la myxomatose et la maladie hémorragique. Lorsqu’elles sont contractées, ces deux maladies sont mortelles dans la majorité des cas. Tous les lapins sont concernés, même ceux vivant strictement en intérieur, les virus responsables pouvant être transportés par des insectes piqueurs ou via des objets inanimés comme le foin. Ces maladies sont présentes sur la quasi-totalité du territoire français.
  • Le lapin peut être porteur comme tout autre animal de parasites externes (gale, teigne, puces, …) dont certains sont transmissibles à l’Homme. Il est donc fortement conseillé, lors de l’adoption de l’animal, d’effectuer un bilan de santé chez un vétérinaire.
  • Une alimentation et des conditions d’hébergement inadéquats sont souvent en cause dans l’apparition de maladie. Respectez scrupuleusement les besoins de votre animal et consultez un vétérinaire régulièrement.

Bibliographie :

  1. Meredith A, Lord B. BSAVA Manual of Rabbit Medicine. BSAVA; 2014.
  2. Meredith A, Redrobe S. BSAVA Manual of Exotic Pets. 4th Edition. BSAVA; 2002.
  3. Mitchell MA, Tully TN. Manual of Exotic Pet Practice. Saunders; 2008.
  4. Quesenberry KE, Carpenter JW. Ferrets, rabbits, and rodents clinical medicine and surgery. 3rd Edition. Elsevier; 2012.
  5. Quinton J-F. Atlas des Nouveaux Animaux de Compagnie, Petits mammifères. Elsevier Masson; 2009.
  6. Varga M. Textbook of rabbit medicine. 2nd Edition. Elsevier; 2014.
  7. Arrêté du 11 août 2006 fixant la liste des espèces, races ou variétés d’animaux domestiques [Internet]. DEVN0650509A. Disponible sur: https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2006/8/11/DEVN0650509A/jo/texte