Perruche calopsitte

Présentation générale de l’espèce :

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Une Perruche calopsitte mâle de phénotype sauvage (source : http://pixabay.com)
Nom courant Perruche callopsitte
Nom latin Nymphicus hollandicus
Famille Cacatuidae

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  • Origine historique et géographique : La Perruche calopsitte est retrouvée dans tous les territoires intérieurs de l’Australie. C’est une espèce communément retrouvée dans les foyers en tant qu’animal de compagnie.
  • Aspect et variations : Cette espèce est le plus petit des oiseaux de la famille des Cacatuidae. Elle présente une crête érectile sur le dessus de sa tête. Les individus de couleur « sauvage » possèdent un corps brun gris ainsi qu’une bande blanche sur les ailes. La tête est de couleur plus ou moins jaune selon le sexe de l’individu.
  • Format et poids moyen : Une trentaine de centimètres de long pour un poids de 80 à 125 grammes.
  • Sexage et dimorphisme sexuel : Les mâles présentent généralement une coloration jaune marquée sur la crête, le front, les joues et la gorge. La teinte jaune est bien moins accentuée chez les femelles. De plus, la face interne des ailes et de la queue de ces dernières est rayée alors qu’elle est noir uni chez le mâle. Le dimorphisme sexuel est très présent chez les individus de couleur « sauvage » mais souvent plus subtil dans le cas de mutations de couleur sélectionnées par l’Homme. Les spécimens immatures de moins de 6 mois présentent tous une coloration se rapprochant de celle de la femelle adulte. En cas de doute, le sexage peut aussi être réalisé par analyse ADN à partir de plumes de l’animal.
  • Longévité : jusqu’à 20 ans.
  • Régime alimentaire : Graines, fruits.

Comportement :

  • Comportement général : La Perruche calopsitte est un oiseau au comportement doux, d’un naturel peu bruyant et peu destructeur. Cette espèce diurne est essentiellement active en journée.
  • Interactions avec les congénères : Dans le milieu naturel, cette espèce vit en compagnie de nombreux individus. En captivité, il est donc indispensable de lui fournir des contacts sociaux. Il est possible soit de maintenir un couple de perruches, soit de faire cohabiter un petit groupe d’individus. Dans ce dernier cas, une grande volière est indispensable.
  • Interactions avec l’humain : Les Perruches calopsittes sont d’assez piètres imitatrices de la voix humaine, même si elles peuvent arriver à apprendre quelques mots. Elles peuvent en revanche émettre des sifflements et répéter des mélodies complexes. Si la plupart des individus sont craintifs au premier abord, cette espèce s’apprivoise facilement et devient rapidement familière avec son propriétaire.
  • Education : Les perruches pouvant être méfiantes et craintives au premier abord, un travail d’apprentissage régulier est nécessaire pour sociabiliser et habituer l’oiseau à son entourage. L’utilisation de friandises et d’autres récompenses (caresses, félicitations orales, …) est un point clé de l’éducation de l’animal !

Reproduction :

Mode et période de reproduction Possible toute l’année en captivité, ovipare
Age de la maturité sexuelle Femelle : 18 mois / mâle : 13 mois
Durée de l’incubation 19-21 jours
Nombre d’œufs par ponte 3-8
Age au sevrage 42-52 jours
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La vie en groupe est indispensable au bien-être des Perruches calopsittes (source : http://pixabay.com)

Manipulations et contention :

Les perruches n’apprécient pas les manipulations contraignantes. Il est recommandé d’apprendre à l’animal à monter sur la main ou sur une baguette pour le sortir et le remettre dans sa cage. L’éducation doit être progressive : elle peut être plus ou moins longue selon les individus. Il est important d’utiliser des récompenses pour faciliter l’apprentissage (friandises, caresses, félicitations orales, …).


Habitat et conditions d’entretien :

  • Type d’habitat : Il existe plusieurs possibilités pour le logement d’une Perruche calopsitte.
    • Une cage placée en intérieur convient généralement au maintien d’un couple d’individus. La forme rectangulaire est préférée aux styles ronds ou incurvés. Les parois doivent comporter des barreaux métalliques robustes, orientés horizontalement pour permettre à l’animal de grimper facilement. De nombreuses cages présentent un fond en plastique facilitant le nettoyage. Des sorties quotidiennes en liberté dans la maison (sous surveillance !) et des contacts sociaux avec l’humain fréquents sont indispensables dans le cas de l’utilisation d’une cage.
    • L’utilisation d’une volière (intérieure ou extérieure) permet d’abriter un groupe d’individus et de multiplier les interactions sociales entre les animaux. Il est préférable de choisir une structure métallique plutôt qu’un cadre en bois risquant d’être abimé par le comportement destructeur de l’oiseau. Les parois ainsi que le toit de la volière doivent être grillagés et, si l’habitat est placé en extérieur, une partie doit être couverte pour permettre aux oiseaux de se soustraire aux intempéries. De plus, il est indispensable de placer dans la volière un abri isolé thermiquement.
    • Il est conseillé de fermer la porte de la cage ou de la volière par un système sécurisé (cadenas, clé, …), les psittacidés étant très doués pour déjouer certains mécanismes.
    • Les éléments métalliques de l’habitat doivent être dépourvus de plomb et de zinc, ces métaux pouvant entraîner des intoxications graves chez les animaux !
  • Dimensions minimales : Une cage destinée à un couple de perruches doit mesurer au minimum 50-60 cm de long et de large, pour une hauteur d’une trentaine de centimètres. Ces dimensions constituent le minimum vital nécessaire à ces animaux mais il convient de leur fournir le plus d’espace possible ! Dans tous les cas, il est important de privilégier la longueur de la cage plutôt que sa hauteur pour favoriser le vol chez les oiseaux.
  • Emplacement du logement :
    • Dans le cas d’un habitat placé en intérieur, un environnement calme, tempéré, non poussiéreux à l’abri des courants d’air et des rayons directs du soleil est nécessaire. Il est intéressant de placer la cage de l’oiseau dans une pièce de vie ou un lieu de passage pour favoriser ses interactions avec l’humain. Les cages entièrement grillagées doivent être placées dans un coin d’une pièce pour offrir une certaine protection à l’animal. De plus, les oiseaux étant très sensibles aux molécules toxiques, ils ne doivent pas être exposés à la fumée de cigarette, aux aérosols ou aux vapeurs de cuisine (particulièrement si des ustensiles en Teflon sont utilisés).
    • Une volière extérieure doit être placée dans un endroit calme, éloigné des routes passantes et des lampadaires. Il est intéressant de la placer sous quelques arbres afin de la protéger du vent et de lui fournir de l’ombre.
  • Substrat :
    • Le fond d’une cage ou d’une volière intérieure doit être recouvert d’un substrat absorbant et non toxique. Bien que peu esthétique, l’utilisation de papier journal changé quotidiennement est recommandée.
    • Pour une volière extérieure, un sol en béton est recommandé pour le maintien d’une hygiène convenable. Les substrats de terre sont déconseillés car ils prédisposent l’oiseau aux parasites.
    • Les substrats constitués de « grit » (coquilles de mollusques et éléments minéraux concassés), de copeaux ou d’écorces de bois ou encore de sable sont à proscrire.
  • Hygiène et nettoyage de l’environnement : Un nettoyage quotidien du substrat souillé ainsi que de l’alimentation et de l’eau de boisson doit être réalisé. Un nettoyage complet de la cage ainsi que des accessoires doit être réalisé une fois par semaine environ, à l’eau chaude et au savon.
  • Enrichissement de l’habitat :
    • Plusieurs perchoirs doivent être placés à différentes hauteurs au sein de la cage. Bien que beaucoup de cages soient d’emblée fournies avec des perchoirs en plastique, il est préférable de les remplacer par des branches naturelles d’un diamètre adapté aux pattes de l’animal. Il est ainsi possible d’utiliser des essences d’arbres non traités comme du noisetier, du bouleau, du saule, de l’eucalyptus, du châtaignier, du frêne, et la plupart des arbres fruitiers.
    • Des jouets doivent permettre à l’animal de s’occuper lorsqu’il est dans sa cage. Les plus appréciés sont les objets destinés à être détruits (objets en bois, cartons, …) et les jeux favorisant le comportement de recherche de nourriture de l’oiseau (objets de « foraging »). Ces derniers peuvent être achetés en animalerie spécialisée mais il est aussi possible d’en fabriquer soi-même, par exemple avec des emballages (cartons, papier essuie-tout, …) garnis de friandises. Certains oiseaux seront méfiants envers les nouveaux objets : un travail d’apprentissage progressif sera alors nécessaire pour leur enseigner à les utiliser. De plus, ces animaux se lassant vite, les jeux doivent être déplacés et changés régulièrement.
    • Il est conseillé de permettre à l’oiseau d’humidifier régulièrement ses plumes pour prévenir leur assèchement et leur détérioration. Il est possible de fournir à l’animal un récipient d’eau ou de vaporiser chaque jour un peu d’eau en fines gouttelettes sur son plumage.
    • Il est recommandé d’installer un « arbre de jeu » en dehors de la cage pour permettre à l’oiseau de s’y percher lors des sorties. Il est possible d’en trouver en animalerie spécialisée ou d’en construire un soi-même en installant des branches sur un socle et en les garnissant de jouets. Il est conseillé de placer un bac en plastique sous l’arbre pour récolter les fientes et faciliter le nettoyage.
  • Température : De manière générale, les Psittacidés supportent mieux le froid que le chaud. Ils sont très sensibles aux fortes chaleurs et doivent avoir accès à un environnement tempéré. Si l’animal est logé en volière extérieure durant la saison froide, l’habitat doit être prolongé par un abri isolé thermiquement.
  • Eclairage :
    • Il est important de respecter un cycle journalier relativement régulier. L’idéal est de permettre à l’oiseau d’avoir accès à la lumière naturelle du jour (sans exposition directe aux rayons du soleil à travers une vitre). Le soir, il est possible de couvrir la cage avec un tissu pour supprimer l’exposition à la lumière artificielle de l’habitation.
    • Les oiseaux doivent avoir accès de manière quotidienne à une lumière de spectre lumineux complet (ultraviolets A et B compris). Cela est en effet bénéfique pour le métabolisme calcique ainsi que pour le bon fonctionnement du système immunitaire de l’animal. Il est ainsi possible de placer l’animal en extérieur (volière, déplacement de la cage) une heure par jour. Il existe aussi des dispositifs lumineux (vendus en animalerie spécialisée) permettant d’exposer l’animal à des rayonnements complets. La lampe doit alors être allumée au moins une heure chaque jour, et placée à environ 30 cm de l’animal. Pour garder son efficacité, elle doit être remplacée régulièrement, selon les indications du fabricant.

Régime alimentaire :

  • Nourriture :
    • L’essentiel de la ration de la perruche doit être constitué d’extrudés formulés spécialement pour cette espèce. L’utilisation d’un mélange de graines est proscrite, ceux-ci étant trop riches en énergie et pouvant favoriser certaines carences.
    • De petites portions de légumes doivent être proposées quotidiennement. Il est notamment possible de donner à l’oiseau de la salade, de l’endive, du poivron, du céleri ou du potiron, cette liste étant non exhaustive. Il est intéressant de varier les types de légumes apportés à l’animal afin d’équilibrer au mieux la ration.
    • L’apport de fruits (pomme, poire, abricot, pêche, mangue, papaye, banane, …) doit rester occasionnel car ces aliments sont riches en sucres. L’idéal est d’utiliser les fruits comme récompense lors des séances d’apprentissage.
    • Le chocolat et l’avocat sont des produits toxiques qui ne doivent être donnés sous aucun prétexte. De plus, l’apport d’aliments transformés, trop gras, trop sucrés ou trop salés (biscuits, fritures, charcuterie, produits laitiers, …) est à proscrire, ces produits n’étant pas adaptés au métabolisme de l’oiseau.
    • Les graines de tournesol, souvent présentes dans les mélanges destinés aux perroquets, sont souvent très appréciées des oiseaux. Elles constituent cependant un aliment trop riche en graisse et favorisent l’apparition de carences en vitamine A. Il est donc important de limiter strictement voire de proscrire leur apport. D’autres aliments (légumes et fruits frais) sont aussi des friandises appréciées et se montrent bien plus sains.
  • Eau de boisson : De l’eau fraîche doit être constamment disponible. Elle doit être changée quotidiennement et le récipient nettoyé à la même fréquence.
  • Suppléments nutritionnels : L’apport de compléments alimentaires n’est pas nécessaire si l’oiseau reçoit un régime équilibré et varié et une exposition quotidienne à un spectre lumineux adapté.

Législation et conseils d’achat :

  • Statut légal de l’espèce : Les variétés sélectionnées par l’Homme de la Perruche calopsitte sont considérées comme domestiques en France.
  • Démarches légales à faire lors de l’acquisition : Aucune dans le cas d’un oiseau de variété domestique.
  • Conseils sur la source d’achat de l’animal : Bien que de nombreuses sources permettent aujourd’hui d’adopter une Perruche calopsitte, il est conseillé de s’adresser à des animaleries spécialisées ou des élevages professionnels sérieux. Il est intéressant de s’intéresser en amont aux conditions d’élevage des oiseaux au sein de ces structures pour s’assurer de leur qualité.
  • Conseils lors de l’achat : L’adoption d’un individu juvénile est conseillée pour permettre une adaptation plus simple de l’oiseau. Les spécimens « élevés à la main » en élevage sont réputés pour leur docilité envers l’Homme. De plus, il est indispensable de s’assurer de l’âge précis de l’animal, ainsi que de son sexe. Il est fortement conseillé de réaliser un bilan de santé chez le vétérinaire lors de l’achat de l’animal.
  • Évaluation du coût à l’achat : Le prix d’une Perruche calopsitte est d’environ 25-50 euros, certaines variétés particulièrement recherchées pouvant être plus onéreuses. Le prix d’une cage de taille adaptée est d’environ une centaine d’euros, sachant que l’installation d’une volière se révèle bien plus coûteuse. L’achat des accessoires (perchoirs, enrichissement de l’habitat, nourriture et compléments, substrat, lampe UV …) revient à une centaine d’euros environ. Pour un bilan de santé chez le vétérinaire, comptez 30 à 50 euros.
  • Évaluation du coût à l’entretien : Il faut d’abord compter les achats réguliers de nourriture et de substrat, revenant en général à quelques euros par mois. Il faut aussi prévoir le renouvellement occasionnel des accessoires (enrichissement environnemental, perchoirs, …) et de la lampe UV (une cinquantaine d’euros tous les 6 mois). Enfin, un investissement financier supplémentaire devra être réalisé en cas d’apparition de maladies chez l’animal.

Remarques importantes :

  • La Perruche calopsitte est un animal profondément grégaire qui nécessite des contacts sociaux réguliers non seulement avec ses congénères mais aussi avec son propriétaire. Il est donc important d’offrir des interactions quotidiennes à l’animal.
  • Il est indispensable de proscrire les mélanges de graines de l’alimentation de l’oiseau pour favoriser l’apport d’extrudés. Les animaux ayant été habitués à une alimentation non équilibrée peuvent parfois mettre de nombreux mois avant d’accepter une nouvelle ration. La persévérance est la clé de la transition alimentaire de l’oiseau !
  • Les oiseaux peuvent être naturellement porteurs de pathogènes potentiellement dangereux pour l’Homme. La salmonellose et l’ornitho-psittacose, notamment, sont deux maladies pouvant être transmises à l’humain et susceptibles d’engendrer des symptômes graves chez celui-ci. Il est donc indispensable de se laver les mains après toute manipulation de l’animal ou d’objets étant en contact avec celui-ci. De plus, il est déconseillé de mettre un oiseau en contact direct avec des jeunes enfants, des personnes âgées, des femmes enceintes ou des personnes potentiellement immunodéprimées. Il est possible de réaliser un test de dépistage de l’ornitho-psittacose (demandez conseil à votre vétérinaire).
  • Une alimentation et des conditions d’hébergement inadéquats sont souvent en cause dans l’apparition de maladie. Respectez scrupuleusement les besoins de votre animal et consultez un vétérinaire régulièrement.

Bibliographie :

  1. Brandon Newmyer. Nymphicus hollandicus (cockatiel) [Internet]. Animal Diversity Web. [cité 29 juin 2019]. Disponible sur: https://animaldiversity.org/accounts/Nymphicus_hollandicus/
  2. Harcourt-Brown N, Chitty J. BSAVA Manual of Psittacine Birds. 2nd Edition. 2005;
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  4. Mitchell MA, Tully TN. Manual of Exotic Pet Practice. Saunders; 2008.
  5. Basic Information Sheet: Cockatiel [Internet]. LafeberVet. 2014 [cité 29 juin 2019]. Disponible sur: https://lafeber.com/vet/basic-information-sheet-for-the-cockatiel
  6. Arrêté du 11 août 2006 fixant la liste des espèces, races ou variétés d’animaux domestiques [Internet]. DEVN0650509A. Disponible sur: https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2006/8/11/DEVN0650509A/jo/texte