Python vert

Présentation générale de l’espèce :

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Source : http://pixabay.com
Nom courant Python vert
Nom latin Morelia viridis
Famille Pythonidae

python vert

  • Origine géographique : Cette espèce provient des forêts tropicales d’Australie, de Nouvelle Guinée et d’Indonésie.
  • Aspect et variations : Le python vert possède une large tête et un corps fin terminé par une queue préhensile. Les individus adultes présentes une teinte verte pouvant tirer plus ou moins sur le bleu, le jaune, le blanc ou le noir. Les juvéniles sont jaunes à rouge et connaissent un changement de couleur durant leur première année.
  • Format et poids moyen : Mâles 900-1200 g / femelles 1000-2000 g pour 1.2-1.8 m de long, certaines femelles pouvant atteindre 2 m.
  • Sexage et dimorphisme sexuel : Les femelles sont généralement plus grandes que mâles. De plus, ces derniers possèdent des éperons pelviens (vestiges des membres présents de part et d’autre du cloaque) plus développés. Le dimorphisme est globalement subtil et le sexage nécessite souvent la réalisation d’un sondage des poches hémi-péniennes par un professionnel.
  • Longévité : 10-20 ans en moyenne.
  • Régime alimentaire : Carnivore.

Comportement :

  • Comportement général : Le python vert est une espèce arboricole et nocturne qui passe la majorité de son temps perché.
  • Interactions avec les congénères : Cette espèce étant solitaire et peu sociable, il est préférable d’élever un individu seul si aucune reproduction n’est désirée.
  • Interactions avec l’humain : Le python vert est un serpent relativement docile. Cependant, c’est une espèce sensible au stress qui peut mordre si elle se sent agressée.

Reproduction :

Mode et période de reproduction Printemps, ovipare
Age de la maturité sexuelle 2-3 ans
Durée de l’incubation 45-65 jours
Nombre d’œufs par ponte 12-32
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Source : http://pixabay.com

Manipulations et contention :

  • Chez les reptiles, les manipulations sont une source importante de stress, surtout pour les animaux peu habitués. Elles doivent donc être limitées au maximum, et elles seront d’autant plus simple que l’individu sera apprivoisé. Pour manipuler correctement un serpent, il convient de toujours supporter son corps en deux endroits en le laissant se déplacer à sa guise et en repositionnant les mains régulièrement.
  • Les morsures ont souvent lieu lors de l’ouverture du terrarium, le serpent confondant alors la main du propriétaire avec une proie. La saisie du serpent ne doit jamais être brusque, et doit être effectuée à distance des repas et des mues. De plus, ne cherchez pas à attraper l’animal si celui-ci est positionné en forme de « S » horizontal, cela représentant une posture d’attaque. Enfin, il est important de se laver les mains après avoir manipulé les proies du serpent pour éliminer toute odeur pouvant induire l’animal en erreur.

Habitat et conditions d’entretien :

  • Type d’habitat : Le python vert nécessite un terrarium s’étendant verticalement pour satisfaire l’expression de son comportement arboricole. Des parois en verre ou en plexiglas sont requises pour le maintien d’une humidité élevée. Une ouverture frontale large est idéale pour avoir un accès facile à l’intérieur du terrarium. L’habitat doit être sécurisé et rendre impossible toute fuite du reptile. De plus, il est indispensable qu’au moins la moitié du plafond du terrarium soit grillagée pour permettre une ventilation efficace. Il est proscrit de laisser le serpent en liberté dans la maison: cela pourrait se révéler dangereux pour l’animal ainsi que pour les autres habitants du foyer.
  • Dimensions minimales : Les dimensions du terrarium doivent être d’au moins 60x60x60 cm pour un mâle adulte et 90 cm de longueur, 60 cm de largeur et 60 cm de hauteur pour une femelle adulte.
  • Emplacement du logement : Le terrarium doit être placé dans une pièce calme, tempérée, à l’abri des courants d’air et des rayons directs du soleil.
  • Substrat: Le substrat placé au fond du terrarium doit être facile à nettoyer, absorbant et sans danger pour l’animal. Il existe une multitude de possibilités pour habiller le fond d’un terrarium.
    • Les substrats particulaires composés de multiples éléments permettent la plupart du temps d’obtenir un résultat esthétique. Cependant, il existe un risque réel d’obstruction digestive en cas d’ingestion de ces substrats par l’animal. Pour le prévenir, il est conseillé de donner directement les proies à la pince ou dans une zone exempte de substrat. Les substrats particulaires sont bien sûr à proscrire si l’animal est observé en train de les ingérer. Pour un python vert, de la paille de cyprès, de la fibre de coco ou des copeaux de bois de grande taille peuvent être utilisés.
    • Les substrats non particulaires sont souvent moins esthétiques mais ne peuvent pas être ingérés par l’animal. Leur utilisation est donc fortement conseillée. Il est possible d’utiliser des tapis prévus à cet effet, disponibles en animalerie spécialisée. Ceux-ci ont généralement un prix accessible, sont facilement lavables et parfaitement adaptés à la vie d’un reptile en terrarium. La mise en place de linoleum au fond de l’habitat de l’animal peut constituer une bonne alternative. Enfin, l’utilisation de papier journal, bien que peu esthétique, permet d’obtenir un substrat bon marché, non toxique et facile à nettoyer. Il constitue notamment un substrat de choix pour les individus juvéniles.
  • Hygiène et nettoyage de l’environnement : Il est nécessaire de retirer quotidiennement les excréments et les restes de nourriture présents dans l’habitat du reptile. Le nettoyage du substrat souillé doit être réalisé de manière hebdomadaire. Un nettoyage complet du terrarium et de ses accessoires doit être effectué une fois par trimestre au minimum avec de l’eau chaude et du savon. Une désinfection à l’eau de javel doit ensuite être faite, suivie d’un rinçage abondant des éléments.
  • Enrichissement de l’habitat :
    • De nombreux supports doivent être placée à différentes hauteurs dans le terrarium pour que le serpent puisse grimper à sa guise. L’idéal est d’utiliser des branches assez robustes pour supporter le poids du reptile, mais il existe aussi de multiples possibilités d’aménagement d’un terrarium disponibles en animalerie spécialisée.
    • Il est indispensable de garnir le terrarium de feuillages pour permettre au python d’exprimer au mieux son comportement naturel et de se cacher. Le plus simple est d’utiliser des plantes artificielles, mais certains végétaux naturels peuvent aussi être placés dans le terrarium. Ces derniers demandent évidemment une maintenance plus complexe que les décors artificiels, mais restent bien plus esthétiques. Les plantes comme le Ficus, le Pothos (Scindapsus spp.) ou la Schefflera actinophylla s’acclimatent très bien en terrarium tropical. Le plus simple est de les maintenir en pot dans l’habitat du reptile pour faciliter leur entretien.
    • Un point d’eau assez large et profond pour permettre au serpent de s’immerger doit être disponible. L’eau doit être changée quotidiennement et le récipient doit être nettoyé à la même fréquence.
  • Température idéale : Les reptiles sont des animaux ectothermes (à « sang-froid »), c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas régulier leur température interne via leur métabolisme et nécessitent donc des sources de chaleur extérieures.
    • Une source de chaleur doit être placée à l’une des extrémités du terrarium afin de créer un gradient de température entre un point chaud et un point froid (le reste du terrarium n’étant pas chauffé). Dans le cas du python vert, l’utilisation d’une lampe chauffante n’émettant pas de lumière (céramique ou infrarouge) et/ou d’un tapis ou d’un cordon chauffant placé sous le terrarium est idéale.
    • Un cycle naturel doit être respecté avec une température plus basse la nuit que le jour.
    • Un thermostat précis doit être utilisé pour le réglage des appareils chauffants afin d’atteindre les températures adaptées à la vie du reptile (voir tableau ci-dessous). De plus, il est indispensable de placer des thermomètres au point chaud et au point froid du terrarium pour contrôler régulièrement l’ambiance de l’habitat.
    • Il est important de rendre inaccessible au reptile l’élément chauffant pour éviter tout risque de brûlure. Les tapis chauffants doivent être placés en dehors du terrarium, et les lampes chauffantes derrière un grillage fin ou suffisamment en hauteur. L’utilisation de pierres chauffantes à placer dans le terrarium est proscrite étant donné le risque très élevé de brûlure pour l’animal.

 

  Journée Nuit
Point chaud 30°C 24-26°C
Point froid 23°C

 

  • Hygrométrie :
    • Environ 70-80%. L’utilisation d’un hygromètre placé dans le terrarium est nécessaire pour mesurer avec précision l’humidité ambiante. Le fait de placer un grand bac d’eau dans le terrarium permet en général d’atteindre une hygrométrie idéale. Il est aussi possible de pulvériser quotidiennement un peu d’eau dans le terrarium pour faire monter le niveau d’humidité.
    • Il est aussi intéressant de créer un abri au sein duquel l’humidité sera supérieure à celle du reste du terrarium, pour permettre au reptile de muer plus facilement. Le plus simple est de placer l’abri sur un substrat humide et gardant bien l’humidité (mousse pour terrarium, terre, vermiculite, …), qui devra être humecté quotidiennement. Le substrat doit être changé une fois par semaine et l’abri doit être nettoyé par la même occasion.
  • Eclairage :
    • Il est important de respecter la photopériode de l’espèce qui est de 12 heures d’éclairage par jour pour le python vert. Celle-ci doit être réglée avec précision à l’aide d’un minuteur automatique. Un éclairage peu puissant est suffisant pour cette espèce.
    • L’utilisation d’une lampe émettant dans le spectre UVB n’est pas indispensable dans le cas du python vert. Cependant, une exposition quotidienne à de faibles taux d’UVB (utilisation d’un tube UV 2%) au cours de la journée pourrait s’avérer bénéfique.

Régime alimentaire :

  • Nourriture : Le python vert est un carnivore strict qui doit être nourri avec des proies entières. C’est un serpent constricteur qui s’enroule autour de sa cible pour l’étouffer.
    • Pour respecter le rythme naturel du reptile, il est recommandé d’administrer la nourriture le soir. Les jeunes doivent être nourris une fois par semaine et les adultes tous les 10 jours environ. Il est fortement conseillé d’administrer les proies à l’aide d’une longue pince pour éviter tout risque de morsure accidentelle de la part du serpent.
    • Il est fortement proscrit d’administrer des proies vivantes au reptile étant donné le risque important de blessure infligée par le rongeur. Le plus simple est d’acheter des proies congelées en animalerie, et de décongeler chaque proie dans de l’eau tiède juste avant son administration.
    • La taille des proies doit être adaptée à celle du reptile: au maximum, leur diamètre doit être environ égal au plus grand diamètre du serpent. Pour le python vert, l’idéal est de choisir des rongeurs (gerbille, souris, rat) adaptés à la taille de l’individu.
  • Eau de boisson : De l’eau fraîche doit être constamment disponible dans une contenant large permettant au serpent de s’immerger entièrement. Elle doit être changée quotidiennement et le récipient nettoyé par la même occasion.
  • Suppléments nutritionnels : Aucune complémentation n’est nécessaire si le serpent est nourri correctement avec des proies entières de qualité.

Législation et conseils d’achat :

  • Statut légal de l’espèce : Le python vert est considéré comme une espèce non domestique en France. Il figure sur l’annexe II de la Convention de Washington (CITES). Le commerce de cette espèce est donc règlementé. De plus, c’est une espèce soumise à identification obligatoire d’après l’arrêté du 8 Octobre 2018.
  • Démarches légales à faire lors de l’acquisition :
    • L’inscription du python vert à l’annexe II de la CITES nécessite la délivrance d’un permis pour toute importation de spécimens ne provenant pas de l’Union Européenne. Un numéro CITES est alors attribué à l’animal et doit être communiqué par le vendeur lors de l’acquisition. Cette démarche n’est pas nécessaire dans le cas d’individus nés en captivités dans l’Union Européenne.
    • Une attestation de cession ainsi qu’un document d’information sur l’espèce doit accompagner toute transaction de spécimen.
    • La détention sans but lucratif de moins de 11 spécimens de Morelia viridis ne nécessite pas d’autorisation particulière. Au-delà, ou dans le cadre d’une activité à but lucratif, un certificat de capacité ainsi qu’une autorisation d’ouverture d’établissement (délivré en préfecture) sont nécessaires).
    • En France, l’identification par pose d’une puce électronique est obligatoire pour tout spécimen de python vert. Chaque animal doit notamment être obligatoirement identifié avant sa vente à un particulier, et la transaction doit être accompagnée d’un certificat de marquage.
  • Conseils sur la source d’achat de l’animal : Bien que de nombreuses sources permettent aujourd’hui d’adopter un python vert, il est conseillé de s’adresser à des animaleries spécialisées en reptiles ou des élevages professionnels sérieux. Il est intéressant de s’intéresser en amont aux conditions d’élevage des reptiles au sein de ces structures pour s’assurer de leur qualité.
  • Conseils lors de l’achat : Il est préférable d’adopter un individu né en captivité plutôt qu’un spécimen provenant du milieu sauvage. En effet, le prélèvement d’individus sauvages est responsable de la mise en danger de nombreux écosystèmes. De plus, un python né en captivité sera bien plus docile et moins sensible au stress. L’adoption d’un individu juvénile est conseillée pour permettre une adaptation plus simple du reptile. De plus, il est indispensable de s’assurer de l’âge précis de l’animal, ainsi que de son sexe. Il est fortement conseillé de réaliser un bilan de santé chez le vétérinaire lors de l’achat de l’animal.
  • Évaluation du coût à l’achat : L’adoption d’un reptile représente un investissement important lors de l’achat. Il est possible de trouver des Morelia viridis dans le commerce pour des prix allant de 600 à plusieurs milliers d’euros, selon l’âge, le sexe et la variété du spécimen. Le prix d’un terrarium ou d’un enclos est variable selon sa taille. Comptez entre 200 et 300 euros pour un habitat de taille adaptée à un individu adulte. Un terrarium pour juvénile sera moins cher, mais il faudra le remplacer en fonction de la croissance du reptile ! L’achat des accessoires (système de chauffage, enrichissement de l’habitat, nourriture et compléments, substrat, …) revient à environ 150 euros.  Pour un bilan de santé chez le vétérinaire, comptez 30 à 50 euros.
  • Évaluation du coût à l’entretien : L’entretien d’un reptile représente un investissement financier plus modéré qu’à l’achat. Il faut d’abord compter les achats réguliers de nourriture et de substrat, revenant en général à quelques euros par mois. Il faut aussi prévoir le renouvellement occasionnel des accessoires (enrichissement environnemental, système chauffant, …). Enfin, un investissement financier supplémentaire devra être réalisé en cas d’apparition de maladies chez l’animal.

Remarques importantes :

  • Les individus mâles connaissent parfois des périodes d’anorexie (refus de s’alimenter) pouvant durer jusqu’à 6 mois lors de la saison de reproduction. Ce phénomène est normal tant que le reptile reprend une prise alimentaire correcte au bout de quelques mois. Une visite chez un vétérinaire devra toutefois être réalisée afin de s’assurer de l’absence de processus pathologique en cours.
  • Le python vert, comme beaucoup de reptiles, peut être naturellement porteur de différents agents pathogènes dont des salmonelles, potentiellement dangereuses pour l’Homme. Il est donc indispensable de se laver les mains après toute manipulation de l’animal ou d’objets étant en contact avec celui-ci. De plus, il convient de ne pas nettoyer les éléments du terrarium au même endroit que la vaisselle, et de ne pas laisser le reptile en liberté dans la maison. Enfin, il est déconseillé de mettre un python en contact avec des jeunes enfants, des personnes âgées, des femmes enceintes ou des personnes potentiellement immunodéprimées.
  • Une alimentation et des conditions d’hébergement inadéquats sont souvent en cause dans l’apparition de maladie. Respectez scrupuleusement les besoins de votre animal et consultez un vétérinaire régulièrement

Bibliographie :

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  6. Mitchell MA, Tully TN. Manual of Exotic Pet Practice. Saunders; 2008.
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  9. Arrêté du 8 octobre 2018 fixant les règles générales de détention d’animaux d’espèces non domestiques [Internet]. TREL1806374A. Disponible sur: https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2018/10/8/TREL1806374A/jo/texte
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