Tortue d’Hermann

Présentation générale de l’espèce :

hermann
Source : http://pixabay.com
Nom courant Tortue d’Hermann
Nom latin Testudo hermanni
Famille Testudinidae

hermann

  • Origine historique et géographique : Cette espèce provient des régions méditerranéennes d’Europe. Sa population sauvage a connu une diminution drastique au cours du XXème siècle à cause de la destruction de son habitat mais aussi des collectes d’individus destinées à leur vente en tant qu’animaux de compagnie. Plusieurs programmes de conservation sont aujourd’hui à l’œuvre pour tenter de rétablir la population de ces tortues dans le milieu naturel. Il existe deux sous-espèces distinctes : hermanni hermanni, vivant en Europe occidentale, et T. hermanni boettgeri, retrouvés dans des territoires plus orientaux (Albanie, Bulgarie, …).
  • Aspect et variations : La carapace de la tortue d’Hermann présente des motifs jaunes sur un fond marron foncé à noir. La peau de la tête et des pattes est brun verdâtre.
  • Format et poids moyen : 1 à 2 kg pour une vingtaine de centimètres de long à l’âge adulte, hermanni boettgeri étant légèrement plus grande que l’autre sous-espèce.
  • Sexage et dimorphisme sexuel : Les mâles possèdent une queue bien plus longue et plus épaisse que les femelles. De plus, leur plastron a tendance à être concave tandis que celui des femelles et plat.
  • Longévité : 70 à 100 ans.
  • Régime alimentaire : Herbivore.

Comportement :

  • Comportement général : La tortue d’Hermann est un reptile calme, naturellement diurne et actif surtout le matin et en fin d’après-midi
  • Interactions avec les congénères : Les mâles adultes ont tendance à se battre et ne doivent donc pas être mis en contact. De plus, il est déconseillé de faire cohabiter un mâle avec une seule femelle, cette dernière pouvant finir épuisée par les assauts sexuels de son compagnon. L’idéal est de mettre ensemble plusieurs femelles de taille comparable ou de faire vivre un individu seul. Il est proscrit de mélanger la tortue d’Hermann avec d’autres espèces, ces dernières n’ayant pas les mêmes besoins physiologiques et pouvant favoriser la transmission de maladies.
  • Interactions avec l’humain : La tortue d’Hermann n’est pas particulièrement sociable : les interactions avec celle-ci seront donc limitées. Cependant, c’est un reptile facile à manipuler et agréable à observer. Relativement peu exigeante, cette espèce est adaptée aux herpétophiles débutants.

Reproduction :

Mode et période de reproduction Printemps, ovipare
Age de la maturité sexuelle 5-10 ans
Durée de l’incubation 70-90 jours
Nombre d’œufs par ponte 1-8

Manipulations et contention :

Il est facile de manipuler une tortue. Il suffit de la saisir à deux mains par les côtés de sa carapace. Les comportements mordeurs sont relativement rares chez les tortues terrestres.


Habitat et conditions d’entretien :

  • Type d’habitat : Dans les régions du Sud de la France, la tortue d’Hermann peut être maintenue en extérieur toute l’année. Un terrarium est cependant nécessaire au moins une partie de l’année dans les zones plus nordiques.
    • Si le climat le permet, un enclos extérieur est conseillé pour permettre à la tortue de s’exposer à la lumière naturelle du soleil. L’enclos doit être délimité par un grillage de 60 à 80 cm de haut enfoui sur une trentaine de centimètres et recourbé sur le haut pour empêcher la tortue de creuser ou de grimper. Il est aussi possible d’utiliser des panneaux de bois ou des parpaings pour créer une barrière de hauteur suffisante.
    • Un terrarium placé en intérieur est requis pour les périodes fraîches de l’année, particulièrement pour les tortues juvéniles. Il est possible d’aménager un simple enclos sans toit si ses parois ne permettent pas à la tortue de grimper (parois en verre ou en plexiglas, …).
  • Dimensions minimales : Pour une tortue, la surface au sol de l’enclos doit être supérieure à au moins 10 fois la surface de la carapace de l’animal, cette indication constituant l’espace vital minimal requis pour un individu. Cet espace doit bien sûr être multiplié pour chaque spécimen supplémentaire. Dans tous les cas, il est conseillé de donner le plus d’espace possible au reptile. A titre d’exemple, une tortue de 15-20 cm de diamètre nécessitera une surface au sol d’au moins 50×70 cm.
  • Emplacement du logement : Un terrarium intérieur doit être placé dans une pièce calme, tempérée, à l’abri des courants d’air et des rayons directs du soleil.
  • Substrat :
    • En extérieur : Au moins une partie de l’enclos doit être composée de terre avec une partie en herbe pour permettre à la tortue de creuser à sa convenance et d’exercer son comportement naturel de recherche de nourriture. Il est possible d’y planter du trèfle, des pissenlits, du plantain, de la luzerne, … La tortue se délecte en effet de ces espèces végétales.
    • En intérieur : Le substrat doit être assez meuble et profond pour permettre à la tortue de creuser et de s’enterrer. L’utilisation de tourbe, de terre ou d’un mélange des deux est idéal. Il est fortement conseillé d’acheter le substrat dans une animalerie spécialisée pour être certain de sa qualité. L’utilisation de copeaux de bois ou d’écorces et de sable est déconseillée, ceux-ci pouvant entraîner des obstructions digestives lors de leur ingestion. De plus, les copeaux de résineux favoriseraient l’apparition de troubles respiratoires chez l’animal.
  • Hygiène et nettoyage de l’environnement : Il est nécessaire de retirer quotidiennement les excréments et les restes de nourriture présents dans l’habitat du reptile. Dans le cas d’un terrarium intérieur, le nettoyage du substrat souillé doit être réalisé de manière hebdomadaire. Un nettoyage complet du terrarium et de ses accessoires doit être effectué une fois par trimestre au minimum avec de l’eau chaude et du savon. Une désinfection à l’eau de javel doit ensuite être faite, suivie d’un rinçage abondant des éléments.
  • Enrichissement de l’habitat :
    • Plusieurs abris doivent permettre à la tortue de se soustraire aux regards extérieurs. Ils doivent être placés à différents endroits de l’enclos. Ceux-ci peuvent être constitués de tuiles, d’écorces, ou bien de décors artificiels achetés en animalerie spécialisée. Au moins l’un des abris doit être suffisamment clos et isolé thermiquement pour permettre aux tortues de se protéger lors d’intempéries.
    • Un point d’eau peu profond (5 cm de profondeur environ) doit être mis à disposition de la tortue pour lui permettre de se baigner à sa convenance. L’eau doit être changée quotidiennement et le récipient doit être nettoyé à la même fréquence.
    • En extérieur, il est intéressant d’aménager un solarium sous la forme d’une petite butte d’environ 50 cm de hauteur et orientée vers le Sud pour permettre à la tortue de s’exposer efficacement aux rayons solaires.
    • Dans les régions connaissant des périodes relativement froides, il est indispensable de fournir aux tortues une serre permettant la création d’un point chaud. Pour cela, une serre d’au moins 1m² avec des parois et un toit en plexiglas et présentant 30-50 cm de hauteur convient parfaitement. Un accès libre doit être constamment permis aux animaux. Un petit abri doit être placé à l’intérieur de la serre pour constituer une zone de repos.
  • Température idéale : Les reptiles sont des animaux ectothermes (à « sang-froid »), c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas réguler leur température interne via leur métabolisme et nécessitent donc des sources de chaleur extérieures.
    • Si la tortue vit en extérieur dans un enclos adapté, les différents milieux auxquels elle a accès (butte « solarium », serre, abri, pelouse, …) lui permettront généralement de réguler correctement sa température interne.
    • Dans le cas d’un terrarium intérieur, une source de chaleur doit être placée à l’une de ses extrémités afin de créer un gradient de température entre un point chaud et un point froid (le reste du terrarium n’étant pas chauffé). Dans le cas de la tortue d’Hermann, l’utilisation d’une lampe chauffante durant la journée est idéale.
    • Un cycle naturel doit être respecté avec une température plus basse la nuit que le jour. L’utilisation d’un tapis chauffant en complément des lampes chauffantes est possible pour maintenir une température correcte la nuit lors de l’extinction de ces dernières, mais la température ambiante de la pièce est souvent suffisante.
    • Un thermostat précis doit être utilisé pour le réglage des appareils chauffants afin d’atteindre les températures adaptées à la vie du reptile (voir tableau ci-dessous). De plus, il est indispensable de placer des thermomètres au point chaud et au point froid du terrarium pour contrôler régulièrement l’ambiance de l’habitat.
    • Il est important de rendre inaccessible au reptile l’élément chauffant pour éviter tout risque de brûlure. Les tapis chauffants doivent être placés en dehors du terrarium, et les lampes chauffantes derrière un grillage fin ou suffisamment en hauteur. L’utilisation de pierres chauffantes à placer dans le terrarium est proscrite étant donné le risque très élevé de brûlure pour l’animal.

 

  Journée Nuit
Point chaud 28-30°C 21-23°C
Point froid 25°C

 

  • Hygrométrie : Environ 40-60%. L’utilisation d’un hygromètre placé dans le terrarium est nécessaire pour mesurer avec précision l’humidité ambiante.
  • Eclairage :
    • Il est important de respecter la photopériode de l’espèce. Les animaux vivant en extérieur suivront le rythme naturel du soleil. Pour ceux vivant en intérieur dans un terrarium, il est indispensable de créer une alternance jour/nuit artificielle avec une période de 12 heures d’éclairage par jour. Celle-ci doit être réglée avec précision à l’aide d’un minuteur automatique.
    • Pour le bon fonctionnement du métabolisme du calcium de la tortue, il est fondamental que l’animal reçoive des rayons du spectre ultraviolet B (UVB). Les spécimens vivant en extérieur se satisferont des rayons solaires, mais il est indispensable de fournir à ceux maintenus en intérieur une lampe émettant des UVB. Pour cette espèce, l’utilisation d’un tube néon à 5% d’UV convient. L’appareil doit être placé au niveau du point chaud, et l’animal doit pouvoir s’y exposer à 20-30 cm de distance environ. Il ne doit pas être disposé derrière une vitre en verre ou en plexiglas, les UVB ne traversant pas ces matières. Il est nécessaire de changer la lampe UV de manière régulière, celle-ci perdant de son efficacité au cours du temps. Un changement tous les 6 mois environ est recommandé pour les néons, ou selon les informations données par le fabricant.

Régime alimentaire :

  • Nourriture : La tortue d’Hermann est une espèce strictement herbivore. La clé est d’administrer une alimentation variée, sans céder aux préférences de l’animal. Les tortues doivent être nourries de manière quotidienne. Quel que soit son âge, la ration de l’animal doit être composée comme suit :
    • 90% de la ration doit être composée de verdure comprenant au moins deux fois plus de calcium que de phosphore (rapport Ca/P > 2). Cette condition est indispensable au bon fonctionnement du métabolisme de la tortue. Les aliments administrés doivent être variés. Il est notamment possible de donner les végétaux suivants : plantain, luzerne, trèfle, cresson, feuilles et fleurs de pissenlit, fanes de carottes, de navet et de radis, persil, menthe, coriandre, endive, salades frisée, romaine et scarole, chicorée sauvage. L’ajout d’épinards, de fanes de betterave ou de chou (kale, bok choy, brocoli) est possible en quantités restreintes. Les salades autres que la frisée, la romaine ou la scarole peuvent être proposées en complément, de même que la tomate, la courgette et le concombre.
    • Les 10% restants de la ration doivent consister en de petites portions de fruits. Les plus intéressants nutritivement sont la figue, la mangue, la papaye, l’orange (épluchée), le kiwi. D’autres fruits comme le melon, la pomme, la pêche, la prune, la fraise ou encore la banane peuvent être donnés plus occasionnellement. Le raisin pourrait être toxique et est donc à proscrire.
    • L’apport de céréales (pain, pâtes, gâteaux, …) ou de produits gras et/ou sucrés est à bannir totalement, ces aliments n’étant pas adaptés au métabolisme de la tortue et pouvant favoriser l’apparition d’un surpoids.
    • De manière occasionnelle seulement, il est possible d’administrer de petits invertébrés comme des vers de farine, des vers de terre ou des larves de teignes de ruche.
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Source : http://pixabay.com
  • Eau de boisson : De l’eau fraîche doit être constamment disponible dans une gamelle large peu profonde et à bords bas. Elle doit être changée quotidiennement et la gamelle nettoyée par la même occasion.
  • Suppléments nutritionnels : Il n’est pas recommandé de complémenter l’alimentation de la tortue en vitamines et minéraux si celle-ci est équilibrée et que l’animal est exposé correctement à une lumière émettant dans le spectre UVB

Législation et conseils d’achat :

  • Statut légal de l’espèce : La tortue d’Hermann figure sur l’annexe II de la Convention de Washington (CITES) et sur l’annexe A du règlement CE n° 338/97, son commerce est donc réglementé. De plus, c’est une espèce soumise à identification obligatoire et déclaration préfectorale d’après l’arrêté du 8 Octobre 2018.
  • Démarches légales à faire lors de l’acquisition :
    • L’inscription de la tortue d’Hermann à l’annexe II de la CITES nécessite la délivrance d’un permis pour toute importation de spécimens ne provenant pas de l’Union Européenne. Un numéro CITES est alors attribué à l’animal et doit être communiqué par le vendeur lors de l’acquisition. De plus, son inscription à l’annexe A du règlement CE n°338/97 rend obligatoire l’émission d’un certificat intracommunautaire pour toute transaction d’individus au sein de l’Union Européenne.
    • Une attestation de cession ainsi qu’un document d’information sur l’espèce doit accompagner toute transaction de spécimen.
    • La détention de 1 à 6 individus de Testudo hermanni (sans aucun but lucratif lié à la possession des animaux) nécessite une déclaration en préfecture. L’obtention d’un certificat de capacité ainsi que d’une autorisation d’ouverture d’établissement est en revanche nécessaire en cas de possession d’au moins 7 individus ou pour un élevage à but lucratif.
    • En France, l’identification par pose d’une puce électronique est obligatoire pour tout spécimen de tortue d’Hermann. Chaque spécimen doit notamment être obligatoirement identifié avant sa vente à un particulier. Toute transaction doit être accompagnée d’une attestation de marquage.
  • Conseils sur la source d’achat de l’animal : Bien que de nombreuses sources permettent aujourd’hui d’adopter une tortue d’Hermann, il est conseillé de s’adresser à des animaleries spécialisées en reptiles ou des élevages professionnels sérieux. Il convient de s’intéresser en amont aux conditions d’élevage des reptiles au sein de ces structures pour s’assurer de leur qualité.
  • Conseils lors de l’achat : Il est indispensable d’adopter un individu né en captivité plutôt qu’un spécimen provenant du milieu sauvage. En effet, le prélèvement d’individus sauvages est responsable de la mise en danger de nombreux écosystèmes. L’adoption d’un individu juvénile est conseillée pour permettre une adaptation plus simple du reptile. De plus, il est indispensable de s’assurer de l’âge précis de l’animal, ainsi que de son sexe. Il est fortement conseillé de réaliser un bilan de santé chez le vétérinaire lors de l’achat de l’animal.
  • Évaluation du coût à l’achat : L’adoption d’un reptile représente un investissement important lors de l’achat. Il est possible de trouver des tortues d’Hermann dans le commerce pour des prix allant de 150 à plusieurs centaines d’euros, selon l’âge, le sexe et la variété du spécimen. Le prix d’un terrarium ou d’un enclos est variable selon sa taille. Comptez entre 100 et 300 euros pour un habitat de taille adaptée. L’achat des accessoires (système de chauffage, lampe UV, enrichissement de l’habitat, nourriture et compléments, substrat, …) revient à environ 200 euros, voire plus pour des terrariums de grande taille.  Pour un bilan de santé chez le vétérinaire, comptez 30 à 50 euros.
  • Évaluation du coût à l’entretien : L’entretien d’un reptile représente un investissement financier plus modéré qu’à l’achat. Il faut d’abord compter les achats réguliers de nourriture et de substrat, revenant en général à quelques dizaines d’euros par mois. Il faut aussi prévoir le renouvellement occasionnel des accessoires (enrichissement environnemental, système chauffant, …) ainsi que du système de lampe UV (tous les 6 mois environ pour une cinquantaine d’euros) si la tortue est placée en intérieur. Enfin, un investissement financier supplémentaire devra être réalisé en cas d’apparition de maladies chez l’animal.

Remarques importantes :

  • La tortue d’Hermann, comme beaucoup de reptiles, peut être naturellement porteuse d’agents pathogènes potentiellement dangereux pour l’Homme, comme les Salmonelles. Il est donc indispensable de se laver les mains après toute manipulation de l’animal ou d’objets étant en contact avec celui-ci. De plus, il convient de ne pas nettoyer les éléments du terrarium au même endroit que la vaisselle, et de ne pas laisser le reptile en liberté dans la maison. Enfin, il est déconseillé de mettre une tortue en contact avec des jeunes enfants, des personnes âgées, des femmes enceintes ou des personnes potentiellement immunodéprimées.
  • Il est nécessaire de permettre à cette espèce de s’exposer à des rayons du spectre UVB, soit grâce à la lumière naturelle (non filtrée) du soleil, soit via une lampe UV. Ces rayonnements sont indispensables au bon fonctionnement du métabolisme du calcium chez ce reptile.
  • Lorsque la température ambiante descend en dessous de 10°C, la tortue entre naturellement en hibernation, son organisme se mettant progressivement au repos. Ce mécanisme physiologique est indispensable au bon fonctionnement du métabolisme de la tortue, mais il convient de respecter quelques règles pour une hibernation réussie :
    • Seules les tortues en bonne santé doivent être mises en hibernation. Les individus malades doivent être placés en terrarium lors de la saison froide. Les tortues juvéniles en bonne santé peuvent parfaitement hiberner.
    • Un contrôle vétérinaire avec la réalisation d’une vermifugation est indispensable en début d’automne avant la descente des températures.
    • L’apport de nourriture doit être diminué progressivement dans les deux mois précédant l’entrée en hibernation, et arrêté totalement 3 semaines avant. Des bains d’eau tiède (30°C) doivent être réalisés régulièrement avant l’hibernation pour permettre une bonne hydratation de la tortue. Pour cela, il suffit de placer la tortue dans un fond d’eau pendant une trentaine de minutes. Son cloaque doit être immergé (l’hydratation ayant lieu principalement par voie cloacale), mais la hauteur d’eau doit être assez faible pour éviter tout risque de noyade pour l’animal.
    • La baisse de la température doit être faite de manière progressive sur une quinzaine de jours à partir d’Octobre dans le cas d’une tortue d’intérieur. Si l’animal vit en extérieur, l’arrivée naturelle de la saison froide suffit habituellement.
    • Lors de l’hibernation, la température doit être autour de 5°C et ne jamais passer en dessous de 0°C. Le plus simple est de placer la tortue dans une caisse d’hibernation (caisse en bois remplie de terre, et de feuilles mortes, recouverte de paille et grillagée sur le dessus) ou dans un abri rempli de la même manière, fermé et isolé thermiquement. Si le risque de gel est trop important, il est conseillé de placer la caisse dans une pièce dont la température ambiante est de 5 à 10°C (garage, cave, …).
    • Il est indispensable de placer la tortue dans une caisse ou un abri fermé par un grillage fin pour en empêcher l’accès aux rongeurs et autres vermines qui pourraient blesser gravement la tortue lors de son hibernation.
    • Pendant l’hibernation, il convient d’effectuer des pesées hebdomadaires de l’animal. Une perte de 10% du poids initial est acceptée sur toute la durée de l’hibernation.
    • La sortie d’hibernation a lieu naturellement lorsque les températures dépassent 10°C. Pour les tortues d’intérieur, il convient de faire monter progressivement la température sur une semaine à partir de Mars. Lorsqu’elle est complètement réveillée, des bains tièdes réguliers sont requis pour la réhydrater. Il convient de vérifier la bonne reprise de la prise alimentaire ainsi que de peser l’animal quotidiennement, une consultation vétérinaire étant nécessaire pour toute perte de poids supérieure à 10% du poids initial ou pour toute anorexie persistant plus d’une semaine après la sortie d’hibernation.
  • Il est proscrit de laisser une tortue en liberté dans un espace non clôturé. Cela pourrait en effet exposer l’animal à de nombreux dangers. Attention notamment aux chiens, aux véhicules, et aux tondeuses à gazon.
  • Une alimentation et des conditions d’hébergement inadéquats sont souvent en cause dans l’apparition de maladie. Respectez scrupuleusement les besoins de votre animal et consultez un vétérinaire régulièrement

Bibliographie :

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